29/09/2014 19:48

Décès de Danièle Breem, ex-journaliste politique sur la 2 et pionnière des journalistes femmes à la télévision

Danièle Breem, ancienne journaliste de l'ORTF et figure de l'Assemblée nationale où elle a fait entrer les caméras, est décédée à l'âge de 93 ans, a-t-on appris lundi de source parlementaire.

Pionnière des journalistes femmes à la télévision, Danièle Breem, qui vient de mourir à l'âge de 93 ans, avait fait entrer, dans la foulée de Mai 68, les caméras de télévision à l'Assemblée nationale.

Née le 17 février 1921 dans la Drôme, elle doit interrompre ses études pendant l'Occupation.

Elle travaille ensuite pendant quatre ans comme institutrice dans la Sarthe, mais rêve déjà de devenir journaliste.

Elle entre comme stagiaire au Maine Libre, puis, à Paris, au journal Le Pays.

C'est en 1955 qu'elle rejoint l'ORTF et, bien plus tard, Antenne 2 et France 2 où elle sera notamment rédactrice en chef adjointe.

Elle n'a adhéré, brièvement, qu'à un seul parti, le Parti radical: "Parce qu'on y trouvait aussi bien des gens de droite que de gauche. Dès qu'on a commencé à s'y disputer, je suis partie."

Elle fut attachée de presse de plusieurs présidents du Conseil de la IVe République, ainsi que de Valéry Giscard d'Estaing quand il était ministre des Finances.

Officier de la Légion d'honneur, Danièle Breem avait fêté en 2009 ses 50 ans au sein de l'Association des journalistes parlementaires, tandis que, cette même année, celui qui était alors président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), lui avait remis la médaille de l'Assemblée.

Il avait rappelé qu'Achille Peretti, président de l'Assemblée de 1969 à 1973, ne voulait pas de caméras aux Quatre colonnes, la salle où se croisent élus et journalistes.

"Il s'en est mordu les doigts, avait-il ajouté: puisque c'est comme ça, avez-vous décidé, il n'y aura plus d'images du tout.

Au bout de huit jours, il vous a demandé de revenir. Avec les caméras."

Bien après sa retraite, cette petite dame blonde, un peu voûtée, portant parfois de simples chaussons, arpentait toujours les couloirs du Palais Bourbon, à l'affût des derniers échos de la vie politique.

Celle que l'ancien ministre et président de l'Assemblée Philippe Séguin qualifiait de "meilleure oreille du Parlement" interpellait ministres, députés, assistants, journalistes, administrateurs et agents, qui répondaient toujours à ses questions.

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Vos réactions

Portrait de étonnée
30/septembre/2014 - 19h55
piedsdansleplat a écrit :

Adieu Madame, Vous étiez une grande journaliste. Vous ne recherchiez pas les exclus, les coups, vous nous donniez des informations. Votre classe, beaucoup de journalistes devraient s'en inspirer.

c'est exactement cela, voila une vrai journaliste qui faisait un travail de journaliste comme vous dites beaucoup de "RIGOLOS" devraient s'en inspirer

Portrait de Koro
30/septembre/2014 - 06h03

Une bien triste nouvelle

Portrait de BERGOPZOOM
29/septembre/2014 - 23h04
JEAN TALLUT a écrit :

c'était l'épuque de  l'ortf..... avec un ministère de l'information

Certes, mais ils étaient bien plus libres et bien plus brillants dans leurs analyses que nombre de leurs successeurs.

Portrait de BERGOPZOOM
29/septembre/2014 - 23h03

Ah, elle faisait partie des journalistes de mon enfance et de mon adolescence, avec Jacques Sallebert, Pierre Desgraupes, Georges de Caunes et tant d'autres, qui ne se prenaient pas au sérieux, mais dont nous suivions le travail avec passion, parce qu'ils étaient BONS.

Portrait de Verite
29/septembre/2014 - 21h53 - depuis l'application mobile

Madame, Avec vous, j'ai appris que les femmes pouvaient aussi s'exprimer, dans des temps où beaucoup étaient cantonnées aux fourneaux et étaient encore sous la coupe d'un mari et des gouvernants. Vous avez été une des premières à éveiller la prise de conscience de beaucoup de jeunes filles : avoir une voix et la faire entendre. Merci d'avoir ouvert le chemin de l'égalité. Grand respect Madame.

Portrait de Le_promeneur
29/septembre/2014 - 20h07

Une grande dame de la télé !!