
Lundi dernier, les enquêteurs rendaient leur synthèse concernant l'affaire de trafic d'influence dans laquelle Nicolas Sarkozy a été mis en garde à vue, le 1er juillet dernier.
Trois médias - France Inter, France 3 et Libération - s'étaient mis d'accord pour publier l'information en même temps. Mais quelques minutes avant le 19/20 de France 3, le sujet serait finalement passé à la trappe!
C'est finalement un reportage sur les locaux de campagne de l'ancien président de la République qui a été diffusé.
Dans un communiqué, le SNJ de France Télévisions a réagi à cette non-diffusion du reportage.
"Un véritable tapis rouge a été déroulé sous les pas de cet invité vraiment très spécial puisque c’est lui-même qui a nommé le PDG qui l’a accueilli à son arrivée. Comme par hasard, dès le lendemain, une grossière censure à France 3. Un reportage est réalisé pour le 19/20, il contient des révélations sur la garde à vue de l’ancien président, le 1er juillet dernier à Nanterre", précise le syndicat dans un communiqué.
Et d'ajouter : "Le sujet est monté dans l’après midi, puis bloqué par la direction de l’Info. Il ne sera jamais diffusé.
Le SNJ est scandalisé de constater qu’il suffit que l’ancien président de la République refasse son apparition sur le devant de la scène pour que les directions de FTV se mettent au garde-à-vous ! Sont-elles à ce point aux abois qu’elles oublient toutes leurs références professionnelles ?".
Interrogé par Arrêt sur Images, Philippe Panis, le directeur de la rédaction de France 3, nie toute censure. "Il n'y avait pas d'éléments nouveaux dans le pré-montage. Les verbatim dans le sujet, on les avait dans Le Monde dès le mois de juillet", explique-t-il en précisant que, la veille, un sujet consacré aux affaires avait été diffusé dans le "19/20".
Concernant l'accord conclu entre France Inter, Libération et France 3, Philippe Panis confie ne pas avoir "été au courant. On n'a pas l'habitude de travailler avec des confrères sur ce type d'affaires".
"J'ai lu les papiers, ça permet plus facilement de décrire une ambiance que dans un sujet de deux minutes. Les papiers de Libé et d'Inter, à la télévision, cela ferait des sujets de 13 ou 15 minutes", ajoute-t-il en regrettant "qu'il n'y ait pas une meilleure synergie" entre la chaîne et le site France TV Info, qui aurait pu publier de larges extraits des PV d'audition.
Selon nos informations exclusives, Pascal Golomer, le directeur délégué à l'information de France Télévisions, a adressé ce matin un courrier aux journalistes et collaborateurs des rédactions du groupe dans lequel il dénonce de la manière "ferme les accusations de censure" suite à la non-diffusion de ce reportage.
Il explique: "La rédaction en chef du 19/20 a jugé - en toute indépendance - que ce sujet tel qu'il lui a été présenté ne révélait pas suffisamment d''informations nouvelles par rapport à ce qui avait déjà été rendu public ces derniers mois."
Et d'ajouter: "D'autant que la veille, dans ce même 19/20, un dossier de 2'30" récapitulait les différentes affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas Sarkozy apparaît."
Dans ce courrier, le directeur délégué à l'information de France Télévisions ajoute également "que les journaux de France 3 ont consacré en juillet dernier plus de 15 sujets et de nombreux duplex à la mise en examen de l'ancien Président de la République."
Et de fustiger: "Qu'on puisse mettre ainsi en doute, de manière insultante, l'honnêteté professionnelle des cadres et des dirigeants des rédactions est inacceptable."
"Pour notre part, nous continuerons de défendre jour après jour l'indépendance et le pluralisme de l'information sur les antennes de France Télévisions", a-t-il conclu.
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