Ex-otages en Syrie: Dans le Gard, vive émotion lors du retour d'Edouard Elias hier

L'ex-otage en Syrie, le photographe Edouard Elias a retrouvé vendredi son village de Saint-Quentin-la-poterie dans le Gard, ses grands-parents, ses amis et raconté son quotidien d'otage et ses projets.

Quelque 300 enfants des écoles privées et publiques du petit village étaient là pour l'accueillir. "Je suis content de voir les enfants de l'école où j'étais il y a quelques années", a lancé le jeune homme âgé de 23 ans avant de monter au balcon de la mairie pour décrocher la banderole de soutien et photographier les enfants l'applaudissant .

Retourner en Syrie? "Pas tout de suite", dit-il. "Derrière la porte de la cellule j'ai eu peu de nouvelles de ce qui s'y passait. Je pourrais y retourner, oui. Repartir en zone de guerre, oui, dès que j'aurais repris confiance en moi car j'ai l'impression d'avoir perdu la main avec mon appareil photo, d'avoir perdu de la fluidité dans l'exécution de mon travail". Si Edouard Elias retourne en Syrie, il dit que ce sera "en prenant plus de précautions. Peut-être qu'on n'a pas vu que la situation s'était détériorée entre mon dernier séjour en Syrie en février et le mois de juin", dit-il.

Et ses projets? "Qu'on me choisisse pour mon travail et pas parce que je suis un ex-otage, ce serait un manque de respect pour les autres otages", ajoute le jeune homme.

Après avoir remercié et salué les services de l'Etat qui ont travaillé à la libération des otages, il a raconté combien penser à son village l'avait aidé :"Je reconnaissais les saisons et pensais au figuier qui devait être en fleurs". Ce village de quelque 3000 habitants, il l'a aussi souvent parcouru dans sa tête, revivant les trajets faits avec ses copains. "Je passe devant la mairie, je descends, je prends la vieille route d'Uzès, je passe par le lavoir, j'arrive au lycée et je reviens. Voilà c'était le trajet habituel", raconte l'ex-otage très souriant. Et il parle de ce qu'il va faire maintenant : "bouquiner, prendre la voiture, voir mes grands parents, la famille, re-manger équilibré. Je ne sais pas si on peut parler de vie normale pour l'instant". "J'avais quand même perdu l'habitude de marcher toute une journée", lance-t-i