18/10/2013 10:27

Bernard Tapie devrait de nouveau être entendu en novembre par les juges financiers

Bernard Tapie devrait de nouveau être entendu en novembre par les juges financiers en charge de l'enquête sur l'arbitrage controversé concernant la revente d'Adidas par le Crédit lyonnais, a-t-il annoncé. "Je demande à être reçu depuis juillet", a déclaré l'homme d'affaires, qui a précisé avoir reçu une convocation des juges pour le 7 novembre.
Le 28 juin, les juges financiers ont mis en examen Bernard Tapie pour escroquerie en bande organisée. Ils cherchent notamment à déterminer si l'arbitrage en sa faveur rendu en 2008 dans le litige concernant la revente d'Adidas par le Crédit lyonnais avait été obtenu au prix d'une entente illicite, avec l'aval du pouvoir politique de l'époque.
Les juges arbitres avaient fixé à plus de 400 millions d'euros le préjudice de l'homme d'affaires. Le litige portait sur la revente d'Adidas par le Crédit lyonnais à Robert Louis-Dreyfus en 1994, moyennant 701 millions d'euros, quand la banque publique l'avait acquise avec d'autres investisseurs pour 315,5 millions d'euros en 1993. Outre Bernard Tapie, un de ses avocats, Maurice Lantourne, et un des juges arbitres, Pierre Estoup, sont mis en examen. C'est aussi le cas de Jean-François Rocchi, l'ancien patron du CDR (chargé de gérer l'héritage du Crédit lyonnais), et de Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet à Bercy de Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie. Celle-ci a été placée sous le statut de témoin assisté par la Cour de justice de la République (CJR).
Pierre Estoup devrait de nouveau être prochainement entendu par les juges, selon une source proche du dossier. Alors secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant devrait également être convoqué. Bernard Tapie est la cible de nombreuses procédures engagées par les pouvoirs publics. Selon des sources proches du dossier, la cellule de Bercy chargée de surveiller les flux financiers suspects, Tracfin, a fait plusieurs signalements, transmis à la justice, à propos de mouvements vers l'étranger. Par ailleurs, Bernard Tapie est depuis la mi-septembre visé par une information judiciaire pour fraude fiscale. Cette enquête concerne la régularité des déclarations fiscales concernant les sommes touchées en 2008 dans le cadre de l'arbitrage, selon des sources proches du dossier. Les enquêteurs s'intéressent notamment au montage financier et au rôle qu'a pu jouer la holding du groupe Bernard Tapie, installée en Belgique, selon une de ces sources.
Enfin, Mediapart a révélé aujourd'hui que l'administration fiscale belge avait effectué à la demande du fisc français une saisie conservatoire sur une somme de plus de 2,6 millions d'euros, dans le cadre d'un litige sur des créances fiscales remontant à la période 1989-1991. Le fisc estime que Bernard Tapie lui doit 15 millions d'euros, ce que l'intéressé conteste. "C'est pour le spectacle", a commenté Bernard Tapie à propos de la saisie-conservatoire en Belgique. "Ils me saisissent des comptes déjà saisis", a-t-il ironisé, évoquant la décision en juillet des juges financiers de saisir une partie de ses biens, notamment des comptes à l'étranger, pour permettre de s'assurer de la disponibilité des fonds si Bernard Tapie devait in fine rembourser les sommes. "Le fisc a aussi saisi tous les comptes de la Société générale déjà saisis" par les juges, a-t-il ajouté.

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