13/02/2013 09:49

"Méthodes fascistes" de Mediapart: Xavier Bertrand ne "retire aucun mot" de ses accusations

Xavier Bertrand ne "retire aucun mot" de l'appréciation portée sur Mediapartqu'il avait accusé en 2010 d'utiliser des "méthodes fascistes" dans ses révélations sur l'affaire Bettencourt, ce qui a valu mardi un procès en diffamation à l'ancien ministre UMP.

"J'ai réagi à chaud mais je ne retire aucun mot", s'est défendu devant le tribunal correctionnel de Paris le député-maire de Saint-Quentin (Aisne) poursuivi par le site d'informations.

En marge d'un meeting au Raincy (Seine-Saint-Denis), le 6 juillet 2010, Xavier Bertrand avait qualifié Mediapart de "site qui utilise des méthodes fascistes (...)".

Cette réaction intervenait en plein maelström politique né de la révélation par Mediapart, le 16 juin, d'enregistrements pirates réalisés par le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt.

L'ancien secrétaire général de l'UMP a revendiqué sa "liberté d'expression" d'homme politique face à des "méthodes totalitaires, non respectueuses des principes démocratiques" en ce qu'elles "foulent la présomption d'innocence".

Les enregistrements clandestins révélaient la fragilité de l'héritière de l'Oréal et suggéraient des relations étroites entre la milliardaire et des figures de l'UMP, dont Eric Woerth.

Quelques heures avant les déclarations de Xavier Bertrand, Mediapart avait publié une interview de Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, selon laquelle les Bettencourt avaient versé de l'argent pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Pas convaincu par l'argument de "la réaction à chaud", le co-fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, a dénoncé une "campagne massive de violence verbale" sciemment organisée par l'entourage du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, lors d'une réunion à l'Elysée le 6 juillet.

Ce n'est pas seulement Xavier Bertrand, mais "Nadine Morano, Christian Estrosi, Frédéric Lefebvre, Eric Raoult" qui au même moment ont sonné la charge contre les "méthodes" de Mediapart, a-t-il affirmé.

"Ce qui était insupportable c'est qu'un témoin pour la première fois mette en cause Nicolas Sarkozy", a analysé Me Emmanuel Tordjman.

"Pas certain de la parfaite caractérisation" des éléments constitutifs de la diffamation, le parquet en a laissé l'appréciation au tribunal qui rendra sa décision le 26 mars.

Pour que la diffamation soit valable en terme juridique, plusieurs aspects entrent en compte, l'allégation d'un fait précis, l'atteinte à l'honneur, la sincérité de l'auteur etc... , sur lesquels les avocats des deux camps ont longuement débattu.

Mediapart est de nouveau aux avant-postes de l'actualité pour soutenir, depuis plusieurs semaines, que le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac a longtemps détenu un compte bancaire non déclaré à l'Union des banques suisses (UBS) de Genève. Le ministre dément ces accusations.

"Il y a un phénomène Mediapart et je pense qu'il y a un problème Mediapart", a avancé Me Michel Rasle, l'un des avocats de M. Bertrand, stigmatisant "une manière dangereuse de voir l'information" en s'estimant "au-dessus des lois pour le bien de l'humanité".

Défendant la rigueur des méthodes d'enquête de Mediapart, Edwy Plenel a déploré en France "un problème dans la culture du personnel politique par rapport au droit de la presse".

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Vos réactions

Portrait de Koro
20/février/2013 - 03h43
thierry_70 a écrit :

Pathétique ce Xavier

Le mot est faible

Portrait de Koro
20/février/2013 - 03h41
Milie01 a écrit :

Ce donneur de leçon

smiley

Portrait de Koro
20/février/2013 - 03h41

Tiens je l'avais complètement oublié ce Xavier

Portrait de Ridley
14/février/2013 - 04h07
adamantin a écrit :

C'est vrai que PLENEL est PENIBLE !!!

smiley

Portrait de Ridley
14/février/2013 - 00h02

Bertrand c'est un gentil président smiley