Journaliste français incarcéré à Bagdad: Une manifestation est prévue à Paris cet après-midi à 17h30

Un rassemblement est prévu ce vendredi à 17h30 à Paris pour demander la libération du journaliste français Nadir Dendoune, retenu depuis dix jours en Irak par des militaires, d'après son comité de soutien en France.

Le rassemblement aura lieu devant la fontaine des Innoncents à l'appel du comité de soutien, rejoint par Reporters sans frontières et plusieurs syndicats de journalistes (SNJ, CGT, CFDT...). Nadir Dendoune, 40 ans, s'est rendu en Irak mi-janvier pour réaliser des reportages sur le 10e anniversaire de l'invasion du pays notamment pour Le Monde Diplomatique.

Le journaliste disposait d'un visa de journaliste obtenu auprès de l'ambassade d'Irak à Paris et d'une lettre de mission du Monde diplomatique, insiste son comité de soutien. Il a été arrêté le mercredi 23 janvier, alors qu'il se rendait vers une usine de traitement d'eau à Bagdad où il avait été bouclier humain en 2003 pour protester contre les frappes alliées. "Nous n'avons eu qu'un contact avec lui, que le lundi après son arrestation.

Il a réussi à passer un coup de fil, visiblement autorisé, à une amie", a précisé Arnaud Baur, l'un des porte-parole du comité de soutien. Un responsable des forces de sécurité irakiennes a indiqué à Bagdad que M. Dendoune avait photographié des "sites sensibles appartenant au dispositif sécuritaire", sans préciser lesquels. D'après son comité de soutien à Paris, M. Dendoune est au contraire détenu sans raison valable.

"Il est détenu par l'armée et non les civils", précise son comité de soutien, qui ajoute que le journaliste serait interrogé plusieurs fois par jour. "Le ministère français des Affaires étrangères est mobilisé depuis le premier moment", ajoute-t-on. "Depuis le 23 janvier, le consul (de France à Bagdad) plusieurs fois par jour demande à pouvoir exercer son droit de visite consulaire: on ne lui répond pas", a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse Emilie Raffoul, l'un des soutiens.

Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, s'est engagé à "exercer les plus grandes pressions pour que Nadir Dendoune sorte au plus vite de prison".