Le Portugal reporte la privatisation de son audiovisuel public

Le gouvernement portugais a décidé de reporter la privatisation d'une partie de son audiovisuel public, à l'étude dans le cadre des mesures d'économies prévues dans son plan d'aide international, a déclaré jeudi soir Miguel Relvas, le ministre en charge du dossier.

"Nous attendons un meilleur moment pour le faire", a déclaré M. Relvas lors d'un entretien télévisé, rappelant notamment que le contexte actuel n'était pas favorable en raison notamment d'une forte baisse des recettes publicitaires dans l'audiovisuel ces derniers mois.

Le gouvernement, qui travaillait depuis plusieurs mois sur un projet de privatisation d'une partie du groupe audiovisuel public composé de plusieurs radios et télévisions (RTP), avait indiqué qu'une décision serait rendue publique en début d'année.

Le ministre a toutefois réaffirmé que le projet de "privatiser une chaîne de télévision", qui "figure dans le programme du gouvernement", se maintenait.

"On ne peut garder une télévision publique de la dimension que nous avons aujourd'hui", a-t-il insisté ajoutant que la RTP devait être "compétitive" et que pour cela il fallait la restructurer.

"Le gouvernement dispose d'une enveloppe de 42 millions d'euros pour conduire cette réforme", a précisé M. Relvas.

Jeudi soir, le site internet du journal Diario Economico rapportait que le groupe audiovisuel public s'apprêtait à licencier quelque 620 personnes en 2013 et 2014, soit un quart de ses salariés.

Interrogé sur cette information, le ministre n'a pas confirmé, mais a affirmé que le processus de restructuration serait "ambitieux, exigeant et douloureux".

En échange d'un prêt de 78 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international accordé en mai 2011, le Portugal s'était engagé à alléger sa dette publique grâce notamment à un programme de privatisations.