18/03/2012 21:08

Yann Arthus-Bertrand s'attaque au problème de l'eau sur France 2

Par Christine COURCOL


Sur des images fortes, prises d'avion ou à ras de terre, le dernier film de Yann Arthus-Bertrand, "La soif du monde", s'attaque à un problème essentiel, celui de l'eau, abondante sur terre mais mal répartie, souvent polluée, ou gaspillée.

Après Home, sorti en 2009 à grande échelle, "La soif du monde", présentée lors du Forum de l'eau à Marseille, sera diffusé mardi à 20H35 sur France 2, soit juste avant la Journée de l'eau du 22 mars. Réalisé par Baptiste Rouget-Luchaire et Thierry Piantanida - "les co-auteurs du film", dit Arthus-Bertrand -, il sera présenté dans une soizantaine de pays par l'Agence française de développement.

Il est libre de droits pour les écoles, les associations. Au-delà des images, le film s'appuie sur des chiffres : il en faut 330 litres pour faire une baguette, 15.000 pour un kilo de viande - 15 fois plus que pour un kilo de céréales -, si l'on considère l'ensemble le la chaîne de production. 85% des eaux ne sont pas retraitées, 60% des villes n'ont pas de station d'épuration : "l'exode rural fait que les gens arrivent plus vite que les stations ne se construisent", dit Arthus-Bertrand.

"De l'eau potable, je n'en ai jamais bu, je ne sais pas ce que c'est", dit une Africaine. 4000 enfants meurent chaque jour pour avoir absorbé une eau insalubre. L'eau est "mal répartie sur la planète", dit Yann Arthus-Bertrand. En Chine, il y a 6% de l'eau du monde, et 20% de la population. Sans compter les dérèglements climatiques : "Au Kenya l'an dernier il n'y a pas eu de saison des pluies".

Le film traverse les continents, d'Afrique au Cambodge, des favelas du Brésil aux plages de Bretagne encombrées d'algues vertes. "La France est le pays d'Europe dont les eaux souterraines sont les plus polluées", affirme-t-il. L'eau est au coeur de plusieurs conflits, comme au nord du Kenya où des tribus de pasteurs nomades s'affrontent pour une oasis de verdure.

De l'eau, il y en a, "il suffit d'une volonté politique", dit l'auteur. Localement, les initiatives se multiplient pour la fournir, l'économiser ou éviter de la polluer.

Cris de joie dans un village africain quand l'eau jaillit d'un puits que vient de forer Gérard Roso, qui a quelque 4.000 forages à son actif. Des toilettes publiques ont été installées dans un bidonville, pour éviter les "toilettes volantes" - le sobriquet pour parler de ces sacs d'excréments qu'on jette sur les toits en tôles des maisons.

En Inde, l'association Navdalya essaie de développer une agriculture utilisant moins d'eau (le millet à cet égard est plus intéressant que le riz). Un Chinois, Ma Jung, a créé un site où il répertorie les 50.000 entreprises condamnées pour pollution de l'eau; certaines feraient tous leurs efforts pour sortir de la liste. Yann Arthus-Bertrand sortira un autre film, "Océans", lors de la réunion onusienne Rio+20, en juin. Il en prépare aussi un autre, baptisé "Human".

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions