26/07/2010 10:02

Le piratage numérique de livres sous surveillance en France

Un dispositif de veille permanente sur le téléchargement légal et illégal de livres sera lancé à la rentrée par le MOTif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) afin de suivre l'évolution de l'offre numérique, des usages de consommation et du piratage.

"Cet outil, qui a déjà donné quelques fruits et sera officiellement lancé en septembre, constitue une première du genre concernant le livre en France", dit le MOTif sur son site (www.lemotif.fr).

Moins d'un an après son étude EbookZ sur le piratage numérique, parue en octobre, l'Observatoire a donc décidé de mettre en place une observation sur la durée et de s'intéresser aussi aux médiateurs du livre sur internet.

La réalisation de la veille a été confiée à Mathias Daval, d'Edysseus Consulting, et à Rémi Douine, de la société The Metrics Factory spécialisée dans l'extraction de données sur internet.

L'étude de 2009 avait conclu à la faible présence des livres français sur les réseaux pirates. Premier constat du prélude 2010: hors bande dessinée, sur la somme des ouvrages inventoriés, un sur cinq seulement est disponible en téléchargement, légal ou non.

"D'un côté, l'offre légale est trop faible (...) alors que nous avons volontairement choisi un échantillon de best-sellers. D'autre part, l'offre illégale vient vraiment concurrencer l'offre des plateformes et pallier ses manques", explique Mathias Daval.

Et on en revient toujours au même constat: ce qui est piraté, ce sont les best-sellers qui n'ont pas d'offre numérique légale. Avis aux éditeurs!

L'an dernier, il apparaissait que Gilles Deleuze, Amélie Nothomb et Bernard Werber, étaient les auteurs ayant le plus de titres disponibles en téléchargement illégal. S'y ajoutait une très forte présence des meilleures ventes papier (Beigbeder, J.K. Rowling, Michael Connelly, Daniel Pennac, Stephenie Meyer, Marc Lévy...)

L'objectif de la veille sera de fournir des informations régulières sur le marché numérique et son "écosystème" (production d'information, d'opinion et usages de lecture).

Ces deux points sont corrélés l'un à l'autre: des habitudes de consommation dépendront l'évolution du marché, et inversement, souligne le MOTif.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de levraithek
27/juillet/2010 - 06h06

les ebook ne sont pas les plus populaire dans le warez on trouve surtout des magazine genre entrevue, des livre de cuisine et de bricolage mais pas beaucoup de roman ou autre:roll:

Portrait de garlaban
26/juillet/2010 - 11h49

Je suis éditeur et pour l'instant je peux vous dire que cela se présente très mal pour le livre numérique.
Tout d'abord, aucune des "super protections" que l'on m'a proposées ne tiennent pas plus de 5 minutes. D'autre part, le processus est laborieux et contraignant pour l'acheteur légal. Les lecteurs ont l'habitude de se prêter les livres papiers, ce qui sera très difficile avec le numérique (légal). De plus , les marges demandées par les diffuseurs numériques (apple en premier), plus les droits d'auteurs, plus divers frais dérivés, et le fait que la TVA numérique remonte à 19,6%, le prix du livre numérique ne sera pas beaucoup plus bas que celui du papier.
Il y a un autre problème, c'est celui des différents formats. Seul le PDF (plus gros fichiers) conserve l'intégralité de la mise en page. Les autres formats ne peuvent s'utiliser que pour les livres ne demandant qu'une mise en page très simple (romans, essais) : Titre de paragraphe et texte continu. Pour les livres complexes ou nécessitant une mise en page complexe, il faut du pdf, ou alors adapter entièrement le livre pour le numérique, en le dépouillant.
L'argument écologique ne tient pas non plus, on sait maintenant, étonnamment, que le numérique pollue plus que le livre papier. Et on ne se sauve pas de forêts, puisque les arbres à papier sont spécialement plantés pour ça. Si le livre papier venait à disparaitre, on peut présager un très fort taux de chômeurs supplémentaires : industrie du papier, imprimerie, diffusion, librairie, etc., secteur qui connaît déjà une sérieuse crise.

Portrait de Theotim
26/juillet/2010 - 11h35

Moi j'avoue que je préfère le papier. Le plaisir des sens : le toucher, l'odeur, la vue.
Faudrait vraiment que je manque de place pour réduire ma bibliothèque à un écran froid peu accueillant mais probablement pratique.
En parlant de version papier, ce serait bien qu'en France on puisse avoir des éditions dignes des "leatherbound" reliés cuir de Barnes and Noble valant 17$ (pas cher du tout pour 1000 pages), ou encore des collector's library £5-£6 reliés tissu. On peut alors se faire une belle bibliothèque sans se ruiner.