02/12/2011 18:05

Vers plus de films de cinéma à la télévision?

Les chaînes, le gouvernement et les auteurs de cinéma veulent dépoussiérer la stricte règle, vieille de 20 ans, interdisant de diffuser des films le mercredi ou le vendredi soir à la télévision, afin de mieux répondre aux nouveaux modes de consommation des Français. Depuis janvier 1990, les chaînes gratuites n'ont plus le droit de montrer des oeuvres cinématographiques les mercredis et vendredis soir, ainsi que les samedis et dimanches avant 20H30.

La loi visait à protéger le réseau des salles, à contre-pied de l'Italie où Silvio Berlusconi faisait du cinéma à toute heure un argument commercial pour ses nouvelles chaînes.

Canal+ a obtenu une dérogation pour les samedis soir et Arte vient d'arracher une autorisation les mercredis. France Télévisions propose des films de plus de 20 ans le samedi après 22H30 et de plus de 30 ans le dimanche entre minuit et trois heures du matin.

Un rapport, qui va être remis prochainement au gouvernement, propose de remettre à plat cette réglementation.

Frédéric Mitterrand, le ministre de la Communication, s'est d'ores et déjà prononcé en faveur d'un changement, qui devra, toutefois, s'accompagner "de contreparties" de la part des chaînes, notamment en termes d'investissement.

Cette semaine, la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques (SACD) a réclamé un assouplissement pour les films de plus de 10 ans, jugeant la réglementation "inadaptée à l'évolution des médias".

Avec la vidéo à la demande (VOD) et les offres, légales ou non, sur internet, les Français peuvent désormais regarder les films à toute heure.

La télévision connectée, qui va permettre, entre autres, de naviguer sur le web depuis son poste de TV et d'accéder aux services de vidéos à la demande rend d'autant plus urgente la remise en cause de cette réglementation.

La TV connectée est "un enjeu majeur car elle va autoriser les grands groupes américains à exploiter leurs oeuvres en France sans payer d'impôts et sans respecter aucun quota ni standard", prévient Pascal Rogard, directeur général de la SACD.

Canal+ juge également que ces contraintes de diffusion "doivent être dépoussiérées". Chez Arte, on estime que seules les chaînes qui financent les oeuvres cinématographiques, c'est-à-dire les "historiques" (France Télévisions, Canal+, Arte...), doivent pouvoir passer des accords de dérogation avec les auteurs.

Parallèlement, est posée la question de la "chronologie des médias", qui régit les délais de diffusion des films sur différents supports. Elle réserve l'exclusivité aux salles les quatre premiers mois, avant de l'autoriser au DVD, puis sur Canal+ (TV payante) à 10 mois, sur les chaînes partenaires à 22 mois et sur les autres chaînes gratuites à 30 mois.

La SACD veut assouplir la règle pour les films qui ont fait moins de quelques milliers d'entrées en salle.

"Un petit film qui n'a pas de chaîne parmi ses co-productions pour le soutenir va devoir attendre trois ans avant d'être revu en VOD payante, quatre en VOD gratuite, c'est énorme", juge M. Rogard.

Canal+, gros producteur d'oeuvres cinématographique (214 millions d'euros en 2010 et 130 films), est fermement opposé à toute remise en cause de la chronologie des médias, qui "permet aux oeuvres d'être financées par plusieurs exploitations successives et donc de maximiser leur financement".

Et de rappeler que le même système existe aux Etats-Unis.

Arte estime le système actuel "cohérent et satisfaisant", inhérent au "système de financement de la production.

Toutes ces restrictions sont observées à la loupe par Bruxelles, qui vient d'achever une consultation sur la circulation des oeuvres sur internet. 

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Vos réactions

Portrait de Oneall
2/décembre/2011 - 19h11

Si cela nous évite d'avoir des redifs a tout va entre les chaines et ainsi que leurs émissions dénués d'intérêt et SURTOUT nous justifier les 135€ de redevance ...