02/09/2015 12:11

Robert Namias quitte la direction de Nice Matin après une crise de gouvernance

Robert Namias, qui dirige Nice-Matin depuis le 1er décembre 2014, quitte ses fonctions à la suite d'une crise de gouvernance au sein du groupe de presse organisé en coopérative des salariés, a-t-il indiqué mercredi.

L'ancien directeur de l'information de TF1, Robert Namias, cumule à Nice-Matin les responsabilités de président du directoire, directeur des publications et directeur des rédactions. Le journaliste de 71 ans a pris acte "d'ingérences" de la part des salariés actionnaires, "incompatibles" avec sa fonction de président du directoire, chargé de la gouvernance.

"Une incompréhension progressive" s'est instaurée entre le directoire et le conseil de surveillance où siègent notamment des représentants des salariés, décrit-il. "J'ai adhéré totalement au projet, mais il faut un patron. Certains n'ont pas su rester à leur place. On se sépare de facto", dit-il. M. Namias avait envoyé la semaine dernière au président du conseil de surveillance de la coopérative de salariés, Jean-François Roubaud, un courrier où il expliquait son insatisfaction sur le fonctionnement de la gouvernance. Il s'était alors déclaré prêt "à assurer un relais serein pour un temps court dans l'intérêt de l'entreprise, à condition que la séparation des pouvoirs soit assurée, a-t-il précisé mercredi à l'AFP. Réuni mardi, le conseil de surveillance est toutefois resté sur ses positions, estime M. Namias.

"Je regrette cette situation, je me suis battu pour Nice-Matin depuis neuf mois et j'y suis très attaché", a-t-il commenté, sans préciser la date effective de son départ. Sollicité par l'AFP depuis mardi, le président du conseil de surveillance a pour l'instant gardé le silence sur la première grande crise de la coopérative des salariés. Selon un délégué CGT membre du conseil d'entreprise, Gérard Pittochi, le conseil de surveillance aurait été informé tardivement de certaines données chiffrées par un responsable financier nommé par M. Namias.

"Cette situation a entraîné une certaine défiance à l'égard de M. Namias, qui ne s'est pas senti aussi libre qu'il le voulait à la tête du journal", avance-t-il. Pour M. Namias, "une contestation des chiffres n'a pas de sens, la trésorerie est positive". "Il faut encore réformer en profondeur et imaginer que des partenaires financiers puissent jouer des rôles", a-t-il souligné.

Le 7 novembre 2014, le tribunal de commerce de Nice avait choisi l'offre de la coopérative des salariés de Nice Matin, soutenue financièrement par Bernard Tapie, pour la reprise de leur groupe en difficulté, en coiffant au poteau le géant des médias belge Rossel. Ce dernier prévoyait de remercier un tiers des effectifs.

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