23/04/2014 11:03

Les opposants aux limitations de vitesse ont tenu colloque au Sénat

"Réduire la vitesse de 10 km/h créerait 100.000 chômeurs de plus" : cette affirmation abrupte lancée mardi au Sénat lors d'un colloque organisé par La Ligue de défense des conducteurs a recueilli les applaudissements nourris de la centaine de participants.

Pour tenter de s'opposer à la mesure - pour le moment en projet - de limiter la vitesse autorisée sur les routes secondaires à 80 km/h au lieu de 90 km/h actuellement, qu'ils estiment déjà prise par le gouvernement, les opposants ont dégainé leurs chiffres.

Le 16 mai, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) donnera un avis consultatif sur des recommandations pour réduire le nombre d'accidents de la route. Parmi celles-ci, figure le passage à 80 km/h qui pourrait, selon des experts, épargner chaque année 450 vies. Il reviendra ensuite au Comité interministériel de la sécurité routière (CRIS) de suivre ou non cette proposition, qui serait ensuite appliquée ou non par le gouvernement.

Mathématicien, technicien ou économiste : chacun a avancé mardi ses chiffres pour battre en brèche les arguments des spécialistes et des organisations de sécurité routière.

Bernard Beauzamy, polytechnicien et PDG de la "Société de calcul mathématique" est le co-auteur d'une "analyse critique des études sur les vitesses utilisées par la Sécurité routière". Il assure que ces études qui n'ont "aucun fondement scientifique" sont "pourtant à la base de décisions politiques".

En "croisant des chiffres" mais sans donner davantage de précisions, il a avancé que "réduire la vitesse de 10 km/h créerait 100.000 chômeurs de plus".

Pierre Calvin, président de l'Association technique route et infrastructures, a insisté sur le "rôle capital du dessin des routes, des marquages au sol, des glissières de sécurité et de l'adhérence des revêtements dans l'amélioration de la sécurité routière. "La route rapporte 37 milliards d'euros par an à l'Etat, notamment par les taxes sur les carburants, mais il ne dépense que 17 milliards pour la route".

Enfin, l'économiste Rémy Prud'homme, ancien professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris, a voulu mettre en balance les avantages (moins de morts et de blessés) et les coûts (économiques) des limitations de vitesse. Hors autoroutes (130 km/h), une baisse systématique de la vitesse sur les routes limitées à 110 km/h, à 90 km/h ou à 50 km/h (agglomérations) aurait un effet négatif.

Pour lui, une limitation généralisée à 30 km/h de la vitesse dans les agglomérations où circulent plus de la moitié du total des véhicules, ferait économiser 300 millions d'euros (coûts liés aux morts et aux blessés en moins) mais couterait "44 milliards d'euros pour le temps perdu par les automobilistes".

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Vos réactions

Portrait de unknown
23/avril/2014 - 12h58

Ce projet est absurde. La grande majorité des accidents liés à la vitesse (hors aglomération)  sont  causés par des conducteurs qui se moquent eperdument des limitations. Alors pour ces gens rien ne changera, il continueront de rouler comme bon leur semble. Par contre pour le conducteur lambda, le risque de se situer à peine au dessus de la limite vont largement augmenter pour le plus grand bonheur de l'état et de ses tiroirs caisses.

Portrait de dolla
23/avril/2014 - 12h01

C'est l'inadéquation de la vitesse par rapport aux conditions de circulation qui cause le plus d'accident.

on peut rouler à 110 km/h sur belles routes dégagées sans pour autant être en danger pour soi-même ou pour les autres.

mais c'est tellement plus facile de faire le nivellement par le bas... qui est la logique du socialisme !!!!