15/02/2014 07:43

Libération: A court d'argent, le quotidien pourrait déposer son bilan d'ici le mois de mai

Le sort de Libération, à court d'argent, se jouera d'ici avril-mai entre deux options : une transformation autour d'un espace culturel et d'un réseau social, projet encore à financer, ou un dépôt de bilan avec reprise probablement partielle, selon des sources proches du dossier.

La crise à Libération, aux ventes en chute libre, a provoqué le départ jeudi de son directeur, Nicolas Demorand, contesté massivement par une rédaction mobilisée pour défendre l'avenir du journal papier.

Déficitaire et endetté, sans trésorerie, Libération est en survie : le quotidien n'a pu passer le cap de janvier-février que grâce à un versement anticipé par l'Etat d'une partie des aides à la presse.

L'Etat peut encore lui verser à ce titre un million d'euros, juste de quoi tenir quelques semaines de plus, selon les mêmes sources. Le journal a aussi obtenu début février du tribunal de commerce un étalement jusqu'en 2017 de sa dette de 6 millions d'euros, a rapporté Le Figaro, mais sous réserve de la mise en place d'un plan d'économies de 4 millions.

"Aucun investisseur n'accepterait de venir maintenant pour reprendre le journal en l'état", dit la source proche du dossier, "d'autant moins quand les journalistes déclarent vouloir prendre le pouvoir". Depuis lundi, la rédaction a décidé de raconter tous les jours sur deux pages son combat contre le projet de ses actionnaires, qui veulent créer un réseau social et transformer le siège du journal en espace culturel.

"Libération, ce n'est pas un projet immobilier. Libération ça doit être d'abord une discussion autour d'un contenu éditorial", a déclaré le directeur de la rédaction Fabrice Rousselot.

Il assure aussi que les salariés sont "prêts à envisager des économies" et plaide pour un "projet Libé", mais sans le définir. Deux options pour l'instant sont sur la table.

D'une part le projet de l'homme d'affaires Bruno Ledoux, qui détient depuis un an 26% du capital de Libération, et cherche pour son idée de réseau social et d'espace culturel de nouveaux investisseurs.

Ce projet a pour handicap de n'être encore qu'une idée et de nécessiter de gros investissements pour rénover l'immeuble du siège du journal. Il faudra aussi faire déménager la rédaction. Pour l'instant Bruno Ledoux et ses coactionnaires, Edouard de Rotschild et le groupe italien Ersel, ne proposent qu'un renflouement "symbolique" et espèrent un prêt de l'Etat.

Bruno Ledoux s'est dit prêt à remettre de l'argent dans son projet, mais sans citer de chiffre.

La seule autre hypothèse visible est celle d'un dépôt de bilan rapide du journal, ce qui permettrait d'effacer une partie des dettes. Il pourrait ête décidé soit par le tribunal de commerce, qui a nommé un conciliateur il y a plusieurs mois, soit par les actionnaires. En ce cas, Libération pourrait intéresser un repreneur mais qui chercherait probablement à réduire les charges.

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Vos réactions

Portrait de merioz10
15/février/2014 - 20h25 - depuis l'application mobile

Ils ont bien fait de refuser le projet de actionnaires !!!!!

Portrait de jomerl6969
15/février/2014 - 19h56

Je me sens enfin libéré smiley

Portrait de Ridley
15/février/2014 - 15h24

Adieu Libé !!

Portrait de maxibibi
15/février/2014 - 11h11 - depuis l'application mobile

Pourquoi verser un million alors que s en ai finis garder cela pour ceux qui ont une chance de tenir le coup, c'est vraiment jetter l'argent du contribuable par les fenêtres

Portrait de iracoubo
15/février/2014 - 11h04 - depuis l'application mobile
Portrait de Travis
15/février/2014 - 10h12

Adieu les nostalgiques du goulag !

Portrait de bertrandd bertrandd
15/février/2014 - 09h57

Vous savez que l'état chaque jour verse  ce journal Libération la somme constante de 46 000 euros... 

Portrait de TheVoice
15/février/2014 - 09h00 - depuis l'application mobile

L'Etat n'a pas d'argent a mettre dans un journal. Il faut arrêter les conneries maintenant.