13/11/2013 17:09

Cinéma: Eric Cantona et Alain-Fabien Delon réunis à l'écran dans "Les rencontres d’après-minuit"

Eric Cantona est de retour au cinéma dans les "Rencontres d’après-minuit" de Yann Gonzalez, OVNI cinématographique racoleur sur la sexualité sous toutes ses formes, où Alain-Fabien Delon fait ses débuts à l'écran.

Dévoilé à la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, ce premier long métrage, parenthèse à la fois poétique et inclassable, met en scène au coeur de la nuit un jeune couple et leur gouvernante travestie préparant une orgie. Sont attendus la "chienne", la "star", l'"étalon" et "l'adolescent".

Outre le fils d'Alain Delon et Eric Cantona, le film réunit Béatrice Dalle et la comédienne Fabienne Babe, protégée des frères Dardenne, de Pialat et de Téchiné.

Avec six courts métrages à son actif abordant souvent aussi les sexualités, Yann Gonzalez poursuit sa démarche sur le ton de la fantasmagorie et de l’allégorie, dans une grande beauté onirique, avec des hommages assumés à ses maîtres de cinéphilie dont Fassbinder, Cocteau mais aussi Alain Robbe-Grillet dont il s’inspire directement avec une scène reconstituée de "La Belle captive" (1983).

Film interdit aux moins de douze ans doublé d’un avertissement aux publics sensibles, "Les Rencontres d’après-minuit" ont été tournées intégralement en studio, façon théâtre filmé, avec pour décor principal un appartement futuriste où un jukebox sensoriel restitue en musique les émotions des participants.

Talent littéraire contrarié

Réunis dans ce cocon à l’abri du monde, les sept convives libertins de ce huis clos dérangeant et bavard décident de mettre à nu leurs névroses, entre scènes à peine voilées de masturbation, de sadomasochisme et d’exorcisme. Poète maudit et incompris, l’"Etalon" (Eric Cantona) explique que son sexe démesuré, objet de toutes les convoitises – dont il parle sans arrêt et qu’il exhibe longuement plein cadre offert aux attouchements des convives -, a contrarié à jamais son talent littéraire.

Béatrice Dalle fait une apparition remarquée en commissaire de police adorant donner du fouet (et en recevoir) à ses gardés à vue. Arrêté pour exhibitionnisme, l’ "Etalon" en fera les frais en slip kangourou dans une longue scène en cellule, tandis qu’Alain-Fabien Delon est convaincant en adolescent à la beauté du diable, transis et obsédé par ses premiers émois lubriques.

Sur Canal Plus, le fils Delon a dit regretter cette aventure cinématographique, d’autant plus que son père n’a pas vraiment apprécié, a-t-il confié.

Lors d’une avant-première organisée vendredi soir par Yagg, site bi et trans, le réalisateur a expliqué avoir voulu mettre en scène à travers la sexualité "des personnages affrontant à la fois leurs démons et le marasme, et regroupés dans un même lieu dans une utopie de résistance". Yann Gonzalez, qui a évoqué des difficultés pour financer son film, pense pouvoir compter sur une vingtaine de copies en France, dont 5 à Paris.

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