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L’Inspection générale de la police nationale a proposé de renvoyer en conseil de discipline trois policiers de la Brav-M qui avaient menacé et humilié des jeunes interpellés à Paris, fin mars

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a proposé de renvoyer en conseil de discipline trois policiers de la Brav-M qui avaient menacé et humilié des jeunes interpellés à Paris, fin mars, et d’en sanctionner quatre autres d’un avertissement, a appris mardi l’AFP de sources proches du dossier.

Les fonctionnaires se sont vu reprocher par la police des polices un ou plusieurs manquements, dont le devoir d’exemplarité, l’obligation de courtoisie à l’égard du public, l’atteinte au crédit de la police nationale et le devoir de protection de la personne interpellée, ont détaillé ces sources.

Ces conclusions de l’enquête administrative de l’IGPN ne sont pas une surprise, sa patronne Agnès Thibault-Lecuivre avait annoncé que ses services allaient « proposer des sanctions ». Fin mars, quelques jours après la révélation de cet enregistrement, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait affirmé qu’il y aurait « évidemment » des sanctions contre les policiers.

Il revient désormais au préfet de police Laurent Nuñez, qui a déclaré mardi soir sur BFMTV ne pas encore avoir reçu ces préconisations, de trancher, soit en les validant, soit en les révisant à la hausse ou à la baisse. L’avertissement est une sanction disciplinaire du premier groupe, la plus basse de la fonction publique, et ne fait l’objet d’aucune mention dans le dossier de l’agent.

En cas de renvoi devant un conseil de discipline, les policiers encourent potentiellement des sanctions plus lourdes, de l’exclusion temporaire d’un jour jusqu’à la révocation, beaucoup plus rare. Dans la nuit du 20 au 21 mars, des membres de la Brav-M (Brigade de répression des actions violentes motorisée) avaient interpellé sept jeunes manifestants, soupçonnés d’avoir pris part à des dégradations dans un cortège sauvage dans le centre de Paris.

L’un des interpellés avait alors discrètement enregistré les échanges avec les policiers. « La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital », menace notamment un policier envers un étudiant tchadien, Souleyman Adoum Souleyman, particulièrement visé par les fonctionnaires dans l’enregistrement.

Dans des rapports à leur hiérarchie des agents de la Brav-M intervenus le soir des faits, obtenus par l’AFP, ceux-ci ont plaidé « la fatigue physique et morale ». Un brigadier avait décrit ainsi « des vacations de 14 heures, voire 16 heures » durant lesquelles, avait-il dit, « nos besoins fondamentaux et vitaux n’ont pas été respectés, s’hydrater et se restaurer étaient très compliqué ». Une enquête judiciaire, également confiée à l’IGPN, est toujours en cours dans cette affaire.

 

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Vos réactions

Portrait de MICMAH458
4/mai/2023 - 07h35
seb2746 a écrit :

Pour le coup, RIEN.

Ils étaient à trois, HORS d'une manif mais de couleur... ça a suffit à toute cette affaire. Et sans enregistrement, la bavure passait à l'as.

Après, ils seront certainement mis à pied 1 journée puis pourront recommencer de plus belle.

Effectivement, peut-être une journée de mise à pied, je dis bien peut-être !!  Avec perte du salaire pour ce jour, mais comme le Syndicat des flics va taper un coup sur la table en disant que c'est une sanction trop dure et disproportionnée, ils vont finalement être payés.  En somme, ce sera une journée de congés payés, en quelque sorte.

C'est pratique de se faire juger par sa propre corporation, puisque les loups ne se mangent pas entre eux.

Portrait de seb2746
3/mai/2023 - 23h54
bergil a écrit :

Il manque une info , qu'avaient fait ces jeunes pour être interpellés ?

Pour le coup, RIEN.

Ils étaient à trois, HORS d'une manif mais de couleur... ça a suffit à toute cette affaire. Et sans enregistrement, la bavure passait à l'as.

Après, ils seront certainement mis à pied 1 journée puis pourront recommencer de plus belle.

Portrait de bergil
3/mai/2023 - 18h26

Il manque une info , qu'avaient fait ces jeunes pour être interpellés ?

Portrait de MICMAH458
3/mai/2023 - 17h01

Pourquoi devant un Conseil de discipline, et pas devant un Juge indépendant qui ne fait pas partie de la Police ?  Parce que quand on lit les sanctions du genre "un avertissement" ou "un jour d'exclusion", on a un peu l'impression que c'est du foutage de gueule, et que cela ne sert qu'à faire semblant de sanctionner pour apaiser la colère des citoyens, ne trouvez-vous pas ?