29/04/2011 12:40

Comparution du rappeur "Cortex" pour injures à Hortefeux

Un rappeur d'Evry (Essonne), Sébastien Gozlin, alias "Cortex", a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des propos considérés comme injurieux envers la police et l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

"Gros pédés", "fils de pute" et "gros poivrot" étaient parmi les termes choisis employés par l'auteur-compositeur-interprète de 29 ans dans une vidéo diffusée sur le site de partage YouTube en août 2010.

L'artiste venait alors de signer son 3e album, intitulé "Instinct meurtrier". "Je voulais me faire un peu de buzz", avait-il déclaré aux enquêteurs, en s'excusant auprès des homosexuels blessés par ses propos. "Pédé, c'est comme si je disais connard", ajoutait-il.

Silhouette massive dans un tee-shirt aux inscriptions rouges et blanches sur fond noir - "Ghetto 91" dans le dos - le jeune homme a déclaré à l'audience qu'il ne "comprenait pas" qu'on l'ait "attrapé pour une vidéo".

"C'est pas une grosse affaire mondiale", a-t-il estimé, en considérant par ailleurs que M. Hortefeux n'avait pas de leçon à lui donner, ayant été lui-même condamné par le même tribunal pour des propos outrageants envers la communauté arabe, condamnation pour laquelle l'ex-ministre a fait appel.

"Quand Gozlin injurie la police, Hortefeux l'attaque, mais quand Hortefeux injurie les Noirs et les Arabes, Gozlin, lui, n'a pas de moyen d'action", a déclaré l'avocat de "Cortex", Me Jérôme Hassid.

Directement visé, M. Hortefeux ne s'est toutefois pas constitué partie civile dans ce dossier.

Certes, "les propos sont grossiers", mais "il faut tenir compte du particularisme linguistique", du fait que des "jeunes dans certaines cités s'expriment en mode grossier", a estimé l'avocat.

La procureur n'a, elle, rien trouvé d'artistique à l'affaire, mais seulement "de l'injure et de l'invective". Elle a requis 1.000 euros d'amende.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 9 juin.

Entre-temps, "Cortex" devra comparaître le 31 mai pour une autre affaire d'injures, additionnées de "menaces de mort", à la suite d'une plainte déposée contre lui par la présidente du Front national Marine Le Pen.

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