03/08/2022 11:46

Mort d'Yvan Colonna: Le syndicat Ufap Unsa Justice appelle au blocage de la maison centrale d’Arles demain pour protester contre les procédures disciplinaires contre un surveillant de l’établissement

Le syndicat Ufap Unsa Justice a appelé mardi au blocage de la maison centrale d’Arles jeudi pour protester contre les procédures disciplinaires annoncées contre un surveillant de l’établissement après la remise d’un rapport sur l’assassinat d’Yvan Colonna. « Ce surveillant est un bouc-émissaire. Il est accusé de tout alors qu’il n’a fait que son travail au mieux de ses capacités et en respectant les consignes qui lui ont été données. Pour nous, les fautes qui ont été commises viennent de l’administration pénitentiaire dans sa globalité, du ministère de la justice », a dénoncé auprès de l’AFP Thomas Forner, délégué Ufap d’Arles.

« On va bloquer l’établissement à partir de jeudi 06H00 et pour une durée indéterminée. Personne ne pourra entrer ou sortir », a-t-il annoncé, ajoutant que les autres syndicats « devraient normalement » se joindre à cette action. « Nous seront également présent », a confirmé à l’AFP Bruno Ferrier (CGT) évoquant une mobilisation intersyndicale. « N’importe qui à la place du surveillant aurait fait pareil. Il leur sert de disjoncteur », a-t-il lancé.

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé jeudi « le déclenchement de procédures disciplinaires » à l’encontre de l’ex-directrice de la prison et d’un surveillant, après la remise d’un rapport sur l’assassinat d’Yvan Colonna qui conclut à des « manquements » de leur part.

Le 2 mars, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sports de la maison centrale par Franck Elong Abé, un homme de 36 ans qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans pour « association de malfaiteurs terroriste ». Il était décédé des suites de ses blessures après trois semaines de coma.

Le surveillant chargé de l’aile où se trouvait l’indépendantiste corse, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, a fait preuve d’un « net défaut de vigilance » en restant « sans aucun motif éloigné » du lieu des faits, qui ont duré neuf minutes, a notamment conclut le rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).

« On avait à faire à un détenu radicalisé, connu pour des violences qui n’avait strictement rien à faire chez nous. Il n’est pas passé par le quartier d’évaluation de radicalisation et on l’a descendu du quartier d’isolement à la volonté du chef d’établissement et avec l’accord de la direction interrégionale parce qu’il ne présentait plus de risque, selon eux. On en paye aujourd’hui les conséquences », a dénoncé auprès de l’AFP Thomas Forner pour qui le surveillant mis en cause n’a fait que son travail.

 

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de MICMAH458
4/août/2022 - 07h58

Ils ont bien raison de se protéger entre eux.  Je n'avais aucune empathie envers colonna, mais je n'applaudis pas au fait qu'il ait été tué en prison.  Sachons reconnaître qu'il y a des incompétents dans la police et chez les matons, et il est quand même normal que si des responsabilités sont établies, ceux qui n'ont pas fait leur boulot doivent être sanctionnés.  C'est comme cela que ça fonctionne dans tous les domaines de la société, et je ne vois pas pourquoi les flics seraient une exception.