06/10/2021 14:31

Le parquet d'Evreux a "classé sans suite" la plainte de l'avocate Nathalie Tomasini contre le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pour "menaces" et "violences psychologiques"

Le parquet d'Evreux a "classé sans suite" la plainte d'une avocate contre le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pour "menaces" et "violences psychologiques", a-t-on appris auprès de la procureure. Dans cette plainte, l'avocate Nathalie Tomasini, reproche à Eric Dupont-Moretti de l'avoir insultée, ainsi qu'une consœur, durant un procès d'homicide sur conjointe devant la cour d'assises d’Évreux en 2020, avant que l'avocat ne soit nommé ministre.

"La qualification suggérée par la plaignante ne me paraît pas adaptée", a expliqué la procureure de la République Dominique Puechmaille.

"On est sur une qualification d'injures éventuellement sexistes, qui tombe sous le coup de la loi de la presse. On est sur de courtes prescriptions. Dans le cas présent, le délai était largement dépassé", a précisé la magistrate.

En outre "il n'y a aucun incident ni donné acte dans le procès-verbal des débats du procès aux assises", a-t-elle ajouté.

Le parquet avait confirmé le 22 septembre le dépôt de cette plainte.

L'entourage du ministre avait alors dénoncé une "tentative de chantage" et affirmé que Eric Dupond-Moretti envisageait une plainte pour dénonciation calomnieuse.

Interrogée sur ce point mercredi, Dominique Puechmaille a indiqué qu'elle n'avait "pas reçu de plainte du Garde des sceaux pour dénonciation calomnieuse". "Cela étant, il aurait pu déposer plainte directement à Paris. Il ne pouvait pas déposer plainte en dénonciation calomnieuse juridiquement avant que j'aie classé sans suite. Mon courrier est parti en fin de semaine dernière", a-t-elle ajouté.

Me Tomasini accuse Eric Dupond-Moretti, qui défendait l'accusé, d'avoir qualifié les deux avocates des parties civiles de "saloperies de putes", d'"hystériques", de "hontes du barreau", et de "commerçantes du malheur", selon une copie de la plainte.

Dans ce document, la magistrate Brigitte Blind, représentante du ministère public au procès, atteste avoir vu Eric Dupond-Moretti "vociférer en direction des avocates des parties civiles tout en agitant vers elles le poing".

Une des parties civiles évoque également un "déchaînement de violences verbales et gestuelles" de Eric Dupond-Moretti.

L'entourage du ministre avait estimé que cette plainte s'apparentait "à une instrumentalisation politique".

"Depuis novembre 2020, alors qu’Éric Dupond-Moretti a toujours nié avoir proféré les insultes, les gestes ou les menaces dont il est calomnieusement accusé, (la plaignante) a tenté à plusieurs reprises d’en profiter pour intégrer, contre son silence, des commissions lancées par le garde des Sceaux", avait-on indiqué de même source.

"C'est totalement faux", avait rétorqué Me Tomasini.

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Vos réactions

Portrait de COLIN33
6/octobre/2021 - 21h24 - depuis l'application mobile

Elle a tout gagné, son avenir semble bien compromis, s'attaquer au garde des Sceaux comporte sûrement de gros problèmes a venir....