24/10/2020 13:31

Coronavirus - Obligatoire depuis 2005, le stage en entreprises des élèves de troisième déclaré "facultatif" par le ministre de l'Education nationale

Obligatoire depuis 2005, le ministre de l'Education nationale l'a pourtant déclaré «facultatif», le 14 octobre dernier. Il répondait ainsi à la demande de plusieurs sénateurs soulignant l'incapacité des entreprises à respecter un tel engagement en période de crise. Comment cela se traduit-il dans les collèges ? Bien que facultatif, le stage de 3e, qui doit être réalisé entre décembre et mars, reste «très souhaitable», selon les mots de Jean-Michel Blanquer.

Mais les recherches des collégiens aboutissent souvent sur un refus. «Nous n'avons pas fait d'enquête au niveau national mais beaucoup de parents nous ont alertés, indique Cécile Frattaroli, porte-parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep). Des questions à ce sujet nous ont été posées dès la rentrée parce que, dans certains collèges, les 3e doivent faire leur stage dès décembre. Chacun a essayé de faire marcher son réseau et beaucoup ont trouvé portes closes.»

Les choses se corsent encore davantage pour ceux qui vivent là où la circulation du coronavirus est forte mais, même ailleurs, on reste sur ses gardes.

La Charente-Maritime est un département en vulnérabilité modérée et pourtant, Audrey Chanonat, principale adjointe du collège Samuel-de-Missy à La Rochelle, voit certains de ses 3e en difficulté.

Membre de l'exécutif du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN), elle estime qu'il est «difficile de dire si cela concerne certains secteurs plus que d'autres. Nous avons connu des refus en boulangerie, en clinique vétérinaire ou même dans une structure d'architectes. Les entreprises sont un peu frileuses à cause du contexte sanitaire, ce que je peux comprendre».

En annonçant le caractère facultatif du stage de 3e cette année, le ministre de l'Education nationale a précisé que, s'il n'avait pas lieu, il devait être compensé par «des initiatives en matière d'orientation et d'information». Il a évoqué «des modules vidéo» ainsi que «des formations sur le monde du travail et les possibilités d'orientation». Des propositions qui laissent Audrey Chanonat sceptique, autant sur leur faisabilité que sur les attentes qui en découleront. «Des actions d'orientation dans l'établissement ne remplaceront pas un premier contact en entreprise», juge la principale adjointe, qui attend malgré tout «des directives» plus précises.

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