15/09/2020 13:07

Coronavirus - Au bord des larmes, le producteur de spectacles Bertrand Fonteix lance un appel au secours: "On va tous mourir si personne ne nous aide" - VIDEO

Ce matin, Bertrand Fonteix, membre de la Sacem du Prodiss (Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété), était l'invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews et Non Stop People. Sur le plateau, il a fait un état des lieux de son secteur alors que de nombreux spectacles ont été annulés en raison du coronavirus.

"A partir du 1er septembre, les foires et salons pouvaient recevoir plus de 5.000 personnes. On s'est remis à travailler. Par exemple, à la foire de Chalons-en-Champagne, on a un festival - "Foire en scène" - qui accueille 100.000 personnes et qui a des artistes de renom. J'avais programmé une partie de ces artistes. On devait démarrer le 4 septembre. Quinze jours avant, tout s'écroule. On n'a plus rien, on est au stade 0", a déclaré le producteur.

Et d'ajouter : "Oui, on a des aides. Roselyne Bachelot et Bruno Le Maire ont fait le travail. Là ce qu'il se passe c'est que, pour une poignée d'irresponsables de l'été, on a laissé faire la fête. Sur les terrasses, les gens n'ont pas les masques. C'est du grand n'importe quoi ! On a manqué d'autorité. A partir du mois de juillet, le gouvernement aurait dû imposer les masques obligatoirement. Les imbéciles qui ont fait la fête cet été, ce sont eux qui vont payer l'ardoise pendant des décennies".

"Nous, au niveau des spectacles, on a des chefs d'entreprises qui ont investi et parfois hypothéqué leur maison. Quarante ans de métier, et finir ma carrière comme ça, ce n'est pas possible ! Au 31 août, je suis à 0 euros. L'aide que j'ai reçue [de l'Etat], ça a couvert de mars jusqu'au 31 août. Moi, mi-2021, si ça ne repart pas, en 2022, je ferme la boutique", continue-t-il, les larmes aux yeux, en précisant "en secteur direct et indirect, notre secteur représente 5 milliards d'euros. C'est énorme !".

"On est en train de tout perdre. Moi c'est 40 ans de ma vie ! J'ai investi, sacrifié ma famille et mes enfants, j'ai bossé 24h/24. J'ai tout monté avec mes mains, avec mon propre argent (...) Les gros producteurs sont dans le même désarrois que nous. Il va y avoir des charrettes, des grosses charrettes", a ajouté Bertrand Fonteix.

Et de conclure : "Si début 2021/mi-2021, ça ne reprend pas, ça va être un cataclysme, le chaos total. S'il n'y a pas de producteurs, il n'y a pas d'artistes, pas d'intermittents, pas de techniciens, pas d'hôtels, pas de transports, pas de musiques, pas de sons".

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de QuandOnLitCeQu'OnLitOnARaisonDePenserCeQu'onPense
16/septembre/2020 - 01h36

Trois commentaires, trois âneries...

Kratus : patron c'est pas un mot sale reservé à ces quelques inutiles qui partent avec des parachutes dorés après avoir planté leur boite malgré des plans sociaux honteux... Les  patrons sont d'abord et pour la plus grand nombre, des gens qui s'endettent et bossent nuit et jour pour leur PME. Et dans le spectacle plus qu'ailleurs ! De quoi ils se plaindraient de pas pouvoir bosser ? Trois fois rien : pas pouvoir payer les salariés (les boîtes du domaine du spectacle ne tournent pas qu'avec des intermittents - et heureusement), les immobilisations matérielles, les loyers et charges diverses engagées pour des prestations qui ne sont pas réalisées à la dernière minute et que les assurances ne couvriront pas comme à leur grande habitude, les emprunts qu'il faut bien rembourser pour des materiels extrêmement coûteux... Et tout simplement, pas gagner son pain ! Qu'est-ce que vous croyez que vaut une société criblée de dettes ? Regardez autour de vous, le nombre de petits commerces qui ont baissé le rideau apres "seulement" 10 semaines de confinement, et ce malgré l'assurance de l'état pour garantir les prêts aux entreprises... Vous croyez que ca sera plus facile d'avoir le soutien des banques pour les saltimbanques après 6, 8, 10 mois voire plus d'inactivité et les trésoreries en rouge vif ?

Luciep : oui, des gens meurent. Mais c'est pas une nouveauté. Les gens mourraient avant le coronavirus de tout un tas d'autres saletés, et ils continueront une fois (espérons le) débarrassés de celle-ci, sans que ca vous empêche de vivre votre vie. Vous avez arrêté d'utiliser la voiture parce chaque jour il y a des morts ? Ou vous êtes un peu raisonnable et préférez qu'on établisse et enforce  des règles pour se deplacer en sécurité ?  ÉVIDEMMENT que toutes les personnes des métiers du spectacle savent que des gens souffrent du COVID, et que certains en meurent : ce sont des citoyens comme vous, ils ont des parents, des amis comme vous - et certains sont même parfois directement touchés (j'espere, pas comme vous...). Il n'empêche : c'est quoi la logique des spectacles uniquement assis avec distanciations, quand les gens s'entassent dans des métros et pour aller dans des entreprises qui continuent de refuser le télétravail pour faire des jobs qui le permettent ? Il faut des règles garantissant la sécurité du public et des professionnels.

Alexàl'ouest : on pourrait laisser la selection naturelle du Covid faire son œuvre à ce compte-la... Sauf que c'est individualiste et con, donc en fait : non.

Portrait de Kratus
15/septembre/2020 - 21h54

J'ai toujours du mal à comprendre pourquoi ces  patrons de société se plaignent... Notamment dans le spectacle l'essentiel de leur personnel sont des intermittents... À la limite si c'était parce que leur personnel sont au chômage on pourrait le comprendre mais si c'est parce que pendant un certain temps ils n'ont pas de revenu je pense après avoir diriger des entreprises pendant 40 ans ils ne devraient pas avoir de gros problèmes de fin de mois... Enfin concernant la valeur de la société il n'y a aucune raison de perdre de la valeur puisque il n'y a aucune raison que leurs compétences ne soient plus reconnu quand l'activité reprendra

Portrait de Alexdelouest
15/septembre/2020 - 13h37

Ce n’est que la sélection naturelle. D’autres prendrons sa place, ça c’est toujours fait comme ça.