12/03/2015 15:45

Espagne: Juan Carlos échappe une nouvelle fois à une demande de paternité

Le roi Juan Carlos d'Espagne, qui a abdiqué en faveur de son fils en juin 2014, a échappé mercredi à une demande en paternité d'une Belge jugée non recevable par le Tribunal suprême.

Le Tribunal suprême, plus haute juridiction espagnole, a donné raison à Juan Carlos, 77 ans, qui conserve le titre honorifique de roi et avait déposé en février un recours contre la demande d'Ingrid Sartiau, Belge âgée d'une quarantaine d'années assurant être le fruit d'une liaison entre Juan Carlos et sa mère.

Ingrid Sartiau ne devrait en principe jamais savoir si Juan Carlos est son père biologique ou non. Elle exigeait des tests ADN sur la base d'un premier feu vert de la justice en janvier à l'examen de sa demande de reconnaissance en paternité.

L'arrêt du tribunal, dont les attendus ne seront pas publiés dans l'immédiat mais qui ne se prononce pas sur le fond de l'affaire, ne peut désormais être contesté que devant le tribunal constitutionnel.

Cette décision semble donner raison au parquet selon lequel début mars il n'y "avait pas d'indices suffisants pour enquêter sur une demande de paternité". Ingrid Sartiau s'appuyait sur une déclaration devant notaire de sa mère, affirmant avoir eu son enfant avec Juan Carlos au milieu des années 1960 avant qu'il n'accède au trône. Juan Carlos a épousé la Reine Sofia en 1962.

Elle avait déposé sa demande après que Juan Carlos avait perdu, en abdiquant, son "inviolabilité juridique", une immunité judiciaire absolue.

En 2012, deux tribunaux civils avaient rejeté sur cette base une première demande de reconnaissance en paternité d'Ingrid Sartiau et celle d'un Espagnol, Alberto Sola Jimenez, un enfant adopté, affirmant que sa mère biologique, fille d'un banquier connu à Barcelone, avait eu une relation avec lui.

Ingrid Sartiau et Alberto Sola s'étaient rencontrés lors des recherches menées par la première lorsque sa mère lui a dit un jour, en voyant le roi d'Espagne à la télévision: "Cet homme est ton père".

Longtemps rendu intouchable pour son rôle réel ou supposé lors de la transition de son pays vers la démocratie après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975, Juan Carlos dispose désormais d'une immunité plus limitée, comparable à celles des membres du gouvernement qui ne peuvent être jugés que devant le Tribunal suprême.

Les dernières années de son règne ont été entachées par les scandales, dont celui pour corruption impliquant sa plus jeune fille Cristina, âgée de 49 ans, renvoyée en procès le 22 décembre pour des délits fiscaux.

L'ancien monarque avait également dû présenter des excuses publiques inédites après une chasse à l'éléphant au Botswana en 2012, alors que l'Espagne s'enfonçait dans la crise.

Affaibli par les ennuis de santé, Juan Carlos, a cédé le 18 juin 2014 la place à son fils, Felipe VI, nouveau roi d'Espagne âgé de 47 ans.

Deux jours plus tard, Felipe VI, qui s'est engagé à avoir une conduite "honnête et transparente" dès son intronisation en juin, a appelé à "tuer dans l'oeuf et sans hésitation" la corruption.

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