18/02/2015 07:31

Les patrons des rédactions tancées par le CSA pour leur couverture des attentats de Paris vont publier une lettre ouverte

Les patrons des rédactions tancées par le CSA pour leur couverture des attentats de Paris doivent publier une lettre ouverte mercredi, dans laquelle ils expriment leur désaccord avec le gendarme de l'audiovisuel.

Réunis mardi après-midi au siège de TF1 pour faire bloc contre le CSA -- une configuration inédite --, la quinzaine de responsables présents se sont mis d'accord sur un texte commun, qui était en cours de finalisation mardi soir.

Dans leur lettre, qui ne sera pas adressée directement aux membres du CSA, mais rendue publique, les patrons des rédactions expriment leur désapprobation face aux critiques émises par le gendarme de l'audiovisuel, et s'inquiètent des limites qu'elles posent selon eux à la liberté d'informer, selon des participants à la réunion.

La question d'un éventuel recours devant le Conseil d'Etat contre les décisions du CSA, qui est du ressort des directeurs de publication de ces médias, a été abordée, mais aucune décision n'a été arrêtée.

En cas de recours, les procédures seront individuelles, média par média.

Parmi les responsables présents mardi à TF1 figuraient Guillaume Dubois, directeur général de BFMTV, Céline Pigalle, directrice de la rédaction de iTELE, Pascal Golomer, directeur délégué à l'information de France Télévisions, Catherine Nayl, directrice de l'information de TF1 et Marc Saikali, directeur de France 24.

Après avoir analysé 500 heures de programmes, le CSA a adressé jeudi à 16 médias 36 avertissements pour avoir, pendant leurs directs sur les prises d'otages de janvier, révélé des informations sensibles, susceptibles de mettre en péril la vie des otages. Avec la menace d'amendes ou d'autres sanctions en cas de récidive.

La semaine dernière, les télés et radios concernées par les critiques du CSA avaient vivement protesté, dénonçant une forme de censure qui ne profitera, selon elles, qu'au flot de rumeurs véhiculées par les réseaux sociaux.

Lundi, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé sur iTELE vouloir créer un dispositif de crise pour les médias, "afin de leur donner un cadre plus clair".

Ce dispositif, actuellement en discussion au gouvernement, passerait notamment par la nomination de référents auxquels les journalistes pourraient s'adresser en cas d'évènements comparables, pour obtenir ou vérifier des informations.

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