31/10/2014 09:57

Le mensuel Lyon Capitale dénonce une "violation délibérée du secret des sources" dont aurait été victime l'un de ses journalistes

Le mensuel Lyon Capitale dénonce dans son numéro à paraître vendredi une "violation délibérée du secret des sources" dont aurait été victime l'un de ses journalistes de la part d'un juge d'instruction et de la police.

Dans un article intitulé "l'incroyable dérive d'un juge et du premier flic de Lyon" et un éditorial, le magazine qui vient de fêter ses 20 ans s'élève contre l'audition comme témoin de son journaliste, concomitamment à la garde à vue de quatre de ses "sources", le 9 octobre au commissariat de Villeurbanne (Rhône).

Ces interrogatoires sont la conséquence d'une rencontre, le 12 avril à Lyon, entre ces cinq personnes et un homme, témoin sous X dans le cadre d'une information judiciaire en cours.

Dans cette affaire dite des "ripoux" de Vénissieux, Lyon Capitale soutient que ce témoin a pu être instrumentalisé pour compromettre les policiers incriminés, ébranlant ainsi l'accusation. Selon le magazine, "une filature a été organisée ce jour-là et des photographies du rendez-vous ont été prises". Le directeur de la publication, Didier Maïsto, estime que les révélations du mensuel dans ce tortueux dossier "dérangeaient" le juge d'instruction et le Directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP) du Rhône.

"Quand nous avons reçu la convocation, nous sommes tombés des nues", a déclaré M. Maïsto. "Face à ce genre de dérives, notre devoir est de dévoiler les faits. Le secret des sources n'est pas une coquetterie de journalistes." C'est dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "violences volontaires avec préméditation sans ITT" que les "sources" de Lyon Capitale, dont une est mise en examen dans le dossier des "ripoux", et le journaliste ont été entendus. Mais selon le parquet, "il n'est pas question d'atteinte à la confidentialité des sources".

Ouverte fin juin, quelques jours après une agression du témoin sous X, cette enquête visait à déterminer si des protagonistes impliqués ou gravitant autour du dossier avaient pu se livrer à des "pressions pour l'amener à témoigner dans un certain sens", a expliqué le parquet. "Le journaliste a été entendu d'ailleurs comme témoin, pour attester de la réalité de faits auxquels il a assisté et non pour ses sources." L'enquête devrait être classée sans suite très prochainement. Contactée par l'AFP, la DDSP du Rhône n'a pas souhaité réagir dans

l'immédiat. Selon M. Maïsto, Lyon Capitale n'envisage pas "pour l'instant" de déposer plainte.

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