Municipales à Saint-Ouen - Sabrina Decanton, candidate Europe Écologie-Les Verts jette l'éponge victime de "propos homophobes" dans son propre camp : "On m'a dit que c'était un handicap pour être élue"

Sabrina Decanton, jusque-là candidate Europe Écologie-Les Verts à Saint-Ouen et présentée comme l’un des visages renouvelés du parti dans le 93, vient de claquer la porte en fracas, en dénonçant un climat intenable, fait selon elle de propos homophobes, de manœuvres internes et de pressions indignes.

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, elle accuse frontalement plusieurs membres de son propre camp de l’avoir attaquée sur son homosexualité, considérée comme un prétendu « handicap électoral ».

« On m’a clairement expliqué que ma vie privée posait problème et empêcherait de rassembler. C’est inadmissible », écrit-elle. Un aveu qui fait l’effet d’une bombe, révélant un visage sombre et contradictoire d’un parti qui revendique pourtant l’égalité, la tolérance et la lutte contre les discriminations.

Sabrina Decanton affirme également avoir été poussée à signer un document illégal qu’elle qualifie de « totalement contraire à mes valeurs et à l’éthique politique ». Elle refuse de s’exécuter et décide, face à ce qu’elle décrit comme un mur de silence, de jeter l’éponge publiquement.

Ce départ brutal révèle une fracture violente au sein de l’appareil local d’EELV, qui se retrouve désormais en pleine tempête politique, incapable d’expliquer comment un tel niveau de brutalité interne a pu se développer. Les soutiens de la candidate parlent d’un « environnement toxique », de méthodes inacceptables, voire de persécutions internes.

Les adversaires politiques ne manquent pas de souligner l’ironie dramatique de la situation : un parti qui moralise la France entière se retrouve accusé de ne même pas respecter ses propres principes fondamentaux.

La direction nationale d’EELV tente de sauver les apparences en annonçant la saisine de sa commission disciplinaire, promettant de faire toute la lumière sur le dossier.

À Saint-Ouen, ce retrait laisse un vide stratégique colossal : pas de tête de liste, une équipe éclatée, un électorat écologiste sidéré. Certains redoutent déjà que la liste verte implose, d’autres parlent d’une possible disparition totale du paysage municipal.