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Le parquet a requis des peines d’emprisonnement avec ou sans sursis contre 5 hommes jugés pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag-queens lors de la cérémonie d'ouverture des JO

Le parquet de Paris a requis jeudi des peines d’emprisonnement avec ou sans sursis contre cinq hommes jugés pour avoir cyberharcelé la DJ française Barbara Butch, figure des nuits parisiennes LGBT+, après sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

Dans ses réquisitions, la procureure a dénoncé « des violences numériques massives » ayant causé « une altération de la santé de Barbara Butch », « un cyberharcèlement parfaitement caractérisé qui brise, qui broie », une « vague de haine antisémite, grossophobe et sexiste », ainsi qu’une « volonté d’intimider et de faire mal ».

« Crève », « tu vas payer »... Âgés de 24 à 57 ans, ces cinq hommes devaient répondre de cyberharcèlement et, pour certains d’entre eux, de menaces de mort ou de crime.

La procureure a requis des stages de lutte contre la haine en ligne et 3 à 6 mois de prison avec sursis pour les quatre hommes présents devant le tribunal correctionnel, et 8 mois de prison ferme pour le cinquième, absent à l’audience.

Ces messages haineux avaient déferlé sur l’artiste dans la foulée de la cérémonie d’ouverture des Jeux, le 26 juillet 2024, la conduisant à porter plainte trois jours après.

Sur la passerelle Debilly qui enjambe la Seine, Barbara Butch - son nom de scène - était apparue aux platines, entourée de drag queens, de mannequins, mais aussi du chanteur Philippe Katerine presque nu et peint en bleu.

Ce tableau intitulé « Festivité » avait suscité l’ire des milieux conservateurs et d’extrême droite, qui l’ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.

Musicienne ouvertement lesbienne, militante féministe engagée, Barbara Butch a raconté avoir eu « juste envie de m’enterrer et de disparaître à ce moment-là ». Elle a expliqué avoir développé de l’agoraphobie et du psoriasis après les faits et prendre, depuis, des antidépresseurs.

Sa compagne a témoigné à la barre des menaces de viol qu’elle avait elle aussi reçues.

L’avocate de Barbara Butch, Me Audrey Msellati, a insisté sur les conséquences sur la santé de sa cliente, qui a fait des insomnies et des cauchemars pendant des mois, a pris 30 kilos et n’osait plus sortir de chez elle.

Étudiant, père de famille, aide soignant... Les prévenus présents ont tous reconnu avoir envoyé les messages, mais pas leur caractère menaçant ou harcelant. Plusieurs ont expliqué avoir été heurtés par la « parodie de la religion ».

« Je me suis senti très blessé et touché par cette scène », « ce qui m’a déplu, c’est le fait de rabaisser une religion et de la tourner en dérision », a avancé le plus jeune d’entre eux.

La ressemblance avec la Cène « n’était pas fortuite » a plaidé une avocate de la défense, tandis qu’une autre a affirmé que le costume de Barbara Butch, qui portait une couronne, « évoquait la Vierge Marie ».

Le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une « grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe ».

D’autres artistes impliqués dans la cérémonie d’ouverture des JO ont été cyberharcelés, dont Thomas Jolly. Sept personnes ont été condamnées en mai pour lui avoir envoyé des messages haineux.

Le jugement sera rendu le 21 novembre.

 

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