
Après son frère Erik, dont le cas était examiné jeudi, c’était au tour de Lyle Menendez de faire face à la commission judiciaire américaine cette nuit pour espérer une libération conditionnelle. Mais les deux ont tous les deux été déboutés de leur demande.
Jugés au début des années 1990 pour le meurtre de leurs deux parents avec des fusils à pompe dans leur luxueuse villa familiale de Beverly Hills, les frères Menendez avaient initialement été condamnés à la prison à perpétuité au cours d’un des procès les plus médiatisés des États-Unis.
Néanmoins, grâce au mouvement #MeToo qui a reconsidéré les accusations de violences sexuelles à l’encontre de leur père José Menendez, leur affaire a été vue sous un nouveau jour et, en mai dernier, un juge avait réduit leur peine.
Cette décision rendait les deux frères éligibles à une potentielle sortie de prison. Mais c’était sans compter sur la commission du Département des services correctionnels et de réinsertion de Californie qui a estimé que Erik et Lyle Menendez représentaient toujours un risque pour la société, malgré 29 ans passés en prison.
En effet, selon Robert Barton, l’un des deux membres du panel, Erik Menendez n’a par exemple pas été un «prisonnier modèle». Ce dernier aurait notamment consommé de la drogue et de l’alcool au sein même de la prison, et ce, jusqu’en 2013. Il aurait également fait usage de téléphones portables de contrebande et serait suspecté d’avoir rendu service à un gang de sa prison, il y a une dizaine d’années. Cette ambivalence remarquée dans leurs caractères avait déjà semé le doute lors de leurs deux procès.
À l’époque, accusés d’avoir tué leurs parents José et Kitty Menendez pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars, les deux frères avaient donné plusieurs versions des faits, ce qui a décrédibilisé leur dernière défense.
Équipés de fusils à pompe, ils avaient tiré à cinq reprises sur leur père, notamment dans les rotules. Ils avaient ensuite visé leur mère, décédée en rampant pour tenter de leur échapper.
Par la suite, Erik et Lyle avaient appelé la police et attribué les meurtres à la mafia, avec qui leur père aurait eu des problèmes. Mais au cours de l’enquête, les policiers étaient parvenus à mettre la main sur l’enregistrement d'une séance de psychothérapie d’Erik au cours de laquelle il avait avoué le meurtre.
Finalement, les deux frères avaient avoué être victimes de violences sexuelles commises par leur père pendant plusieurs années, affirmant également que leur mère était au courant. Une défense qui n’a pas entièrement convaincu.
«Durant plus de trois décennies, Erik et Lyle Menendez ont avancé un faux argument de légitime défense», a estimé jeudi soir le procureur de Los Angeles, Nathan Hochma, quant à la décision de maintenir Erik en prison.
Selon lui, cette dernière «rend justice» au couple Menendez. Il a aussi remercié la commission «qui n'a pas cédé à la pression ou versé dans le spectacle public», malgré la forte médiatisation de l’affaire, renforcée l’année dernière après la sortie d’une série et d’un documentaire sur Netflix..
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