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La France envisage d'instaurer un service militaire volontaire pour renforcer ses armées face à l'aggravation des menaces pesant sur sa sécurité

Donner une « masse supplémentaire » aux armées en cas de crise et « à la jeunesse l'occasion de servir »: la France envisage d'instaurer un service militaire volontaire face à l'aggravation des menaces pesant sur sa sécurité. Si les pays scandinaves ou les Baltes, voisins du géant russe, ont maintenu ou rétabli ces dernières années le service militaire obligatoire, la France a elle suspendu la conscription en 1997. 

Mais face à une Europe « mise en danger » par la « menace durable » de la Russie, « il faut une nation capable de tenir, d'être mobilisée », a estimé dimanche le président français Emmanuel Macron. Cela passe par des « efforts sur notre réserve », mais il faut aussi selon lui « donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d'autres modalités, au sein de nos armées ». « Je donnerai (...) mes décisions en ce sens à l'automne », a-t-il ajouté. 

Selon la revue nationale stratégique, un document qui résume les ambitions de la France en matière de politique de défense et de sécurité publié lundi, « un service militaire volontaire rénové pourrait être créé pour proposer aux Français majeurs de recevoir une formation militaire socle pouvant déboucher sur un engagement ». 

De fait, un service militaire volontaire (SMV), choisi par 1.000 jeunes environ par an existe déjà depuis 2015. Mais il s'agit d'un dispositif de formation et d'insertion professionnelle avec un encadrement militaire. La mise en place d'un service militaire volontaire « rénové » viserait à « renforcer la cohésion nationale » et à « créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise », postule la revue stratégique.

« Un des enseignements de l'Ukraine, c'est que ce sont les armées qui gagnent les combats, mais ce sont les nations qui gagnent les guerres », rappelle le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Pierre Schill. A ce titre, il est donc nécessaire selon lui d'impliquer les citoyens dans la défense. 

Pour le général Schill, l'avenir est à une « armée mixte » mêlant professionnels, réservistes et volontaires faisant leur service. Les armées françaises comptent environ 200.000 militaires d'active et 47.000 réservistes, et doivent passer à respectivement 210.000 et 80.000 personnes en 2030.

La mobilisation sur la base du volontariat d'une partie d'une classe d'âge pourrait servir à répondre aux besoins d' »acquérir la masse » nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit, selon le général Schill.

Il voit également un éventuel service comme « un des robinets de la réserve » et à plus long terme comme un moyen pour l'armée de Terre de pouvoir continuer à recruter 15.000 militaires par an alors qu'avec l'évolution démographique, « en 2035 la classe d'âge à 20 ans aura décru de 100.000 personnes par rapport à aujourd'hui ».

Pour la sociologue Bénédicte Chéron, spécialiste du lien armée-Nation, les bénéfices attendus d'un service militaire volontaire ne vont pas de soi. « Si l'objectif, c'est la cohésion sociale et nationale, je pense qu'on fait fausse route. Un service militaire, même quand il mobilise massivement chaque classe d'âge, ne vient pas infléchir les grandes tendances sociales et politiques qui sont à l'œuvre dans une société », affirme-t-elle à l'AFP. Quant au fait qu'il fournirait un vivier pour le recrutement, c'est selon elle « une intuition » et cela pourrait au contraire conduire à un effet d'éviction.

« Le principe du volontariat, même s'il est suscité, fait que les jeunes qui vont venir sont des jeunes qui sont déjà plutôt prédisposés à s'intéresser aux questions de sécurité et de défense », et qui pourraient considérer le service comme une « voie test » avant de décider ou non d'un engagement dans l'armée, explique-t-elle.

Les contours de ce service et sa durée, tout comme son coût, ne sont pas fixés. Différents scénarios envisagent un volume de 10.000 ou de 50.000 personnes par an, selon plusieurs sources proches du dossier. Resteront enfin à trancher les épineuses questions d'infrastructures et d'encadrement.

Les arbitrages rendus à l'automne concerneront aussi « l'avenir du SNU », le service national universel destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, a par ailleurs indiqué dimanche Emmanuel Macron à propos de l'une de ses mesures emblématiques. Ce service civil, lancé en 2019 et dont les crédits ont été depuis rabotés, n'a jamais trouvé son rythme de croisière. Avec le SNU, « l'idée, c'était de susciter du volontariat, il l'a été laborieusement », juge Bénédicte Chéron, « et ce n'était que pour deux semaines » de stage de cohésion.

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Vos réactions

Portrait de stylo07
17/juillet/2025 - 14h11

La faute à qui si la Russie nous menace ??????

Portrait de KERCLAUDE
16/juillet/2025 - 15h39

Un service militaire volontaire ..... mais qui a eu cette idée ? On v a les mettre où ces volontaires dans quelles casernes et encadrés par qui? Posez vous les bonnes questions. 

Portrait de Touché01
16/juillet/2025 - 15h28

Le service volontaire cela ne fonctionne pas.

Cela marche en temps de paix pour aller se faire dorer la pilule sous les tropiques, mais quand vous avez des hommes politiques qui veulent vous vous envoyer en ukraine pour sauver le wokisme contre les russes armés, là il n'y a plus personne pour s'engager.

Si vous voulez une masse contre les émeutes à venir et le grand soir, il faut un service OBLIGATOIRE. Mais commencez déjà par le plus simple : construisez des casernes puisque vous avez vendu 95% de celles qui existaient !