miss provence
Des correspondants locaux de Midi Libre, quotidien régional basé à Montpellier, dénoncent depuis plusieurs semaines une "réduction significative" de leurs rémunérations, une décision qui suscite également l'inquiétude d'élus, en particulier dans les zones rurales. La direction de Midi Libre (groupe La Dépêche du Midi) a annoncé une diminution des honoraires dès février, afin notamment de dégager des moyens pour de nouveaux formats comme la vidéo, selon un email consulté par l'AFP adressé en janvier à ses quelque 700 correspondants dans le Gard, l'Hérault et la Lozère.
Les articles les plus fouillés (portraits, papiers magazine, comptes-rendus de conseils municipaux) passent de 27 à 17 euros pièce, les "comptes-rendus enrichis" de 17 à 14 euros et les simples "annonces et comptes-rendus" de 12 à 11 euros, soit des baisses allant de 6% à 33% environ. Les photos restent rémunérées au tarif de 3 euros pièce.
Les correspondants locaux de presse sont un maillon essentiel de la presse régionale, fournissant des informations sur une zone définie, souvent celle d'une commune. Souvent retraités de l'éducation nationale ou anciens journalistes, ils sont travailleurs indépendants et n'ont pas le statut de journalistes ni une rémunération à la pige, plus favorable.
"Cette décision, imposée sans concertation, s'ajoute à une série de mesures qui fragilisent notre engagement et sapent la relation de confiance entre la rédaction et nous, correspondants qui assurons plus de la moitié du contenu rédactionnel du titre", écrivent dans un communiqué un collectif de correspondants, évoquant aussi la suppression en 2023 de leur abonnement au journal papier.
Ils réclament un "dialogue transparent" et, "dans un premier temps, un "retour à la situation" qui prévalait avant le 1er février, a expliqué à l'AFP l'un d'eux ayant requis l'anonymat, assurant que "sept ou huit correspondants ont déjà claqué la porte". Le Collectif national des correspondants locaux de presse (CNCLP) et la CFDT-Journalistes ont apporté, dans un communiqué commun, leur soutien à ce "mouvement de contestation", estimant "intolérable que les correspondants locaux de presse, déjà extrêmement précaires, servent de variable d'ajustement".
L'Association des maires du Gard (AMF30) a elle dénoncé un "climat délétère (qui) ne manque pas d'inquiéter les élus locaux". "Nombreux sont les lecteurs de Midi Libre qui achètent le journal dans l'espoir de lire une nouvelle concernant leur village, laquelle est le plus souvent rédigée par un correspondant", relève pour sa part l'Association des maires ruraux du Gard, appelant à "de nouvelles négociations rétablissant a minima les grilles de rémunération initiales". Sollicité par l'AFP, le directeur général par intérim du groupe Midi Libre, Alain Baute, n'avait pas donné suite dans l'immédiat.
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