
Ce matin, Séverine Vermard, la mère de Lucas, adolescent vosgien dont le suicide en 2023 à 13 ans avait suscité une émotion nationale, était l'invitée de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live". Cette semaine, elle a publié un livre "Lucas, symbole malgré lui" (Harper Collins), deux ans après la mort de son fils.
"Je me sens coupable de ne pas avoir réussi à l'aider jusqu'au bout, de ne pas avoir réussi à éviter qu'il fasse ce geste irréparable. J'étais à mille lieux de penser qu'il fasse ce geste le matin en partant au travail. J'avais une boule au ventre, un pressentiment. Je ne sentais pas cette journée", s'est-elle souvenue.
"L'homophobie a été le point d'entrée pour les harceleurs. Ensuite, ça a été son niveau scolaire et social qui ont été mis en cause (...) Je m'en veux parce que je pense que je n'ai pas fait assez pour soutenir mon fils. Je me sens coupable", a continué Séverine Vermard.
"Je lui en veux de m'avoir abandonné. Je suis détruite. Son frère et sa soeur sont détruits. Sa famille est détruite. Je lui en veux mais je le comprends. Pour lui, ça a été un fardeau. Je voudrais lui dire que je l'aime et qu'il me manque terriblement. J'aimerais remonter le temps. Il a été courageux, ça a été mon héros. Je ne veux plus qu'il y ait d'autres Lucas, de victimes de harcèlement qui stoppent leur vie", a-t-elle continué les larmes aux yeux.
Et de conclure : "Une partie de moi est morte. Elle est partie avec lui. J'ai mes enfants derrière qui me tiennent, qui m'encouragent. Ce sont mes héros aussi. C'est grâce à eux que je tiens aussi".
Lucas, 13 ans, s’était suicidé à Golbey (Vosges) le 7 janvier 2023 après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Ses proches avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime de la part d’autres collégiens.
Quatre adolescents de son collège, poursuivis pour « harcèlement ayant entraîné le suicide », ont été condamnés en première instance, sans que le lien entre le harcèlement et le suicide de Lucas ne soit retenu. Ils ont ensuite été relaxés en appel en novembre 2023. Le parquet et la famille du garçon se sont pourvus en cassation.
L’enquête administrative menée par l’Education nationale a, elle, conclu que Lucas avait bien été victime de harcèlement, a indiqué le ministère en décembre.
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