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DOSSIER - Etats-Unis: Le président élu Donald Trump a fait de son hostilité aux médias un ferment de son succès, faisant craindre de nouvelles menaces pour la liberté de la presse

Par Andréa BAMBINO

Attaques au vitriol, poursuites judiciaires, journalistes interdits de Maison Blanche: Donald Trump a fait de son hostilité aux médias un ferment de son succès, faisant craindre de nouvelles menaces pour la liberté de la presse alors qu'il va redevenir président des Etats-Unis.

Dès son premier discours de victoire, le milliardaire républicain a utilisé la rhétorique du "camp de l'ennemi" pour évoquer les chaînes d'information CNN et MSNBC, où certains chroniqueurs ne l'épargnent guère, redonnant de l'écho à l'expression d'"ennemis du peuple américain" qu'il avait utilisée dès le début de son premier mandat.

Dimanche, lors d'un meeting, il a ironisé sur les journalistes au travers desquels "il faudrait tirer" pour l'atteindre, après les deux tentatives d'assassinat dont il a réchappé. Son équipe a répondu que le sens de ses propos avait été déformé. Durant sa campagne, Donald Trump a aussi menacé de retirer leurs licences de diffusion aux chaînes CBS et ABC, qu'il a accusées de favoriser Kamala Harris. Des procédures très complexes qui passeraient par l'autorité des communications (FCC).

Lors de son premier mandat (2017-2021), des journalistes s'étaient aussi vu refuser l'accès à la Maison Blanche, notamment une vedette de CNN Jim Acosta, qui avait fini par récupérer son badge d'accès après une bataille judiciaire. "Nous sommes inquiets. Nous le sommes depuis qu'il (Donald Trump) use d'une rhétorique antimédias incendiaire, depuis sa première campagne, en 2015", explique à l'AFP Katherine Jacobsen, chargée des Etats-Unis pour le Comité de protection des journalistes (CPJ).

Dans un rapport de 2020, le CPJ avait dénoncé l'instrumentalisation par Donald Trump des poursuites en diffamation pour intimider les journalistes, et les tentatives de la Maison Blanche de violer la protection de leurs sources après des fuites.

De retour au pouvoir, Donald Trump "nommera encore plus de juges qui essaieront de restreindre la liberté de la presse", prédit Mark Feldstein, professeur de journalisme à l'université du Maryland. Aux Etats-Unis, la liberté d'expression est protégée par le premier amendement de la Constitution et la Cour suprême a consacré le droit de critique de la presse dans une célèbre décision de 1964. 

Pour Katherine Jacobsen, en accusant les journalistes de mentir à tout bout de champ, Donald Trump a contribué à miner la confiance du public dans les médias, dans un contexte économique déjà difficile pour eux, particulièrement pour la presse locale. "Trump s'est parfaitement inscrit dans le discours anti-establishment et anti-institutionnel aux États-Unis, et il y a mêlé les médias d'une manière très inquiétante", explique-t-elle.

Pour elle, l'épisode du 6 janvier 2021, quand des milliers de trumpistes avaient envahi le Capitole à Washington pour empêcher la certification des résultats après sa défaite contre Joe Biden, est un exemple éclatant: "il y a deux récits complètement différents, l'un que les journalistes ont documenté et montré comme réel, et la version de Trump" dédouanant ses partisans, "qui s'éloigne de la réalité de manière préoccupante". Les stratèges autour de Donald Trump assurent au contraire que les médias traditionnels sont totalement déconnectés des réalités de la société américaine.

Le premier mandat de Donald Trump a été l'occasion pour les prestigieux titres de la presse, comme le New York Times et le Washington Post, de sortir de nombreux scoops d'investigation politique, notamment sur les relations de proches de Donald Trump avec la Russie.

Ce qui avait dopé leurs ventes et recettes publicitaires. Le Wall Street Journal, propriété du magnat des médias conservateur Rupert Murdoch, avait lui révélé l'affaire des paiements cachés à la star de films X Stormy Daniels, qui a abouti à la condamnation de Donald Trump devant la justice pénale à New York.

"Je ne sais pas si nous verrons le même type de montée en puissance que lors du premier mandat de Trump, parce que les gens sont épuisés", relativise cependant Dan Kennedy, professeur de journalisme à l'université Northeastern de Boston. "Il y a aujourd'hui une telle lassitude autour de Trump que les médias ne pourront pas compter sur ce coup de pouce économique à l'avenir", pense aussi Mark Feldstein.

La campagne électorale a été marquée par la décision du Washington Post de ne soutenir aucun des deux candidats, un choix critiqué et interprété comme la conséquence de pressions de son propriétaire, le fondateur d'Amazon et de Blue Origin Jeff Bezos, pour ne pas s'aliéner Donald Trump.

Jeff Bezos a défendu cette position comme la meilleure à tenir au moment où "les Américains n'ont plus confiance dans les médias d'information".

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Vos réactions

Portrait de PhilRAI
11/novembre/2024 - 10h48

Logique vu que les médias lui sont non seulement hostiles mais font de la désinformation à son sujet.

Portrait de KEYZER
10/novembre/2024 - 22h23
Claire Énette a écrit :

Praud est un intime de Brigitte Macron...

Intime comment ? Gossipe-nous.

Dès que Praud tape sur Macron dans ses émissions, il appelle Brigitte Macron pour s'excuser. C'est connu quand même.

Portrait de Decenale
10/novembre/2024 - 18h20
Koikilencoute a écrit :

Il faudrait d'abord que la presse de gauche (très majoritaire aux U.S.) se remette en question, il suffit de voir, par exemple, comment elle a relayé des sondages complètement erronés...

America Is Great Again smiley

La gauche se sent toujours menacée par le fait de laisser les autres s'exprimer, c'est pour ça qu'elle amène toujours la censure.

Il faut être con comme un gauchiste pour penser que c'est trump qui va menacer la liberté d’expression. Durant son premier mandat les journalopes lui en mettaient plein la gueule du matin au soir sans jamais que leur liberté ne soit menacée.

Par contre il n'avait pas quitté le pouvoir depuis 3mn qu'il était bannis de tous les réseaux sociaux...

Portrait de nantes66
10/novembre/2024 - 17h53
KEYZER a écrit :

Qui dit cahier des charges, dit controle ; qui dit controle, dit volonté de museler. Et cela vient de la part de l' Etat à une entreprise privée.

 

Tu as l'air de découvrir que Cnews  symbolise la fausse opposition à l' Etat. Pour preuve, praud est un intime de Brigitte Macron...

Normal qu'il y ai un contrôle la liberté c'est pas l'anarchie.

une entreprise privé qui utilise des antennes propriétés de l'état.

Si C8 ne veux pas respecter les règles personne ne les force a être sur la TNT.

Quand aux relations de Praud je m'en contre fiche.

Portrait de KEYZER
10/novembre/2024 - 17h38
nantes66 a écrit :

C8 n'a pas respecter son cahier des charges.

Que je sache Cnews a bien été renouvelée.....

Qui dit cahier des charges, dit controle ; qui dit controle, dit volonté de museler. Et cela vient de la part de l' Etat à une entreprise privée.

 

Tu as l'air de découvrir que Cnews  symbolise la fausse opposition à l' Etat. Pour preuve, praud est un intime de Brigitte Macron...

Portrait de nantes66
10/novembre/2024 - 17h06
KEYZER a écrit :

Parce que quand l' arcom ( dont le président est nommé par Macron) décide de museler certains médias de la tnt , cela ne s'apparente pas à une attitude de " fachos" comme tu le dis ?

Sinon, ta logique est aveuglée par ton idéologie. Ca fait quand même un raisonnement du type deux poids, deux mesures.

C8 n'a pas respecter son cahier des charges.

Que je sache Cnews a bien été renouvelée.....

Portrait de Koikilencoute
10/novembre/2024 - 16h56

Il faudrait d'abord que la presse de gauche (très majoritaire aux U.S.) se remette en question, il suffit de voir, par exemple, comment elle a relayé des sondages complètement erronés...

America Is Great Again smiley

Portrait de KEYZER
10/novembre/2024 - 16h47
nantes66 a écrit :

Je parle de Trump !

Parce que quand l' arcom ( dont le président est nommé par Macron) décide de museler certains médias de la tnt , cela ne s'apparente pas à une attitude de " fachos" comme tu le dis ?

Sinon, ta logique est aveuglée par ton idéologie. Ca fait quand même un raisonnement du type deux poids, deux mesures.

Portrait de FlexOffice
10/novembre/2024 - 16h30
Alexshe a écrit :

Les seuls qu'il menace sont ceux qui on fait de la désinformation leur fond de commerce. il s'est exprimé là dessus. Ceux qui flippent ont des choses à se reprocher...

Et avec tout ce qu'il a pris dans la tête par les médias "démocrates" durant son premier mandat, j'ai pas souvenir qu'il les ait trainé une seule fois en justice. Mais bon, les gens ne réfléchissent plus.... ils fantasment

Vous devez vous souvenir aussi comment il a pourri le mandat d'Obama, affirmant qu'il n'est pas américain, qu'il est musulman..smiley. Trop cool le pépère ! 

Portrait de nantes66
10/novembre/2024 - 16h28
KEYZER a écrit :

Si je comprend bien ton propos, on vit ici en France dans une dictature. C'est bien ça ?

Je parle de Trump !

Portrait de KEYZER
10/novembre/2024 - 16h25
nantes66 a écrit :

Comme tout  bon fachos Trump veux museler la presse qui lui est hostile.

Si je comprend bien ton propos, on vit ici en France dans une dictature. C'est bien ça ?

Portrait de Beguin
10/novembre/2024 - 15h37

La presse de gauche, wokiste et propagandiste 

Portrait de Alexshe
10/novembre/2024 - 15h35

Les seuls qu'il menace sont ceux qui on fait de la désinformation leur fond de commerce. il s'est exprimé là dessus. Ceux qui flippent ont des choses à se reprocher...

Et avec tout ce qu'il a pris dans la tête par les médias "démocrates" durant son premier mandat, j'ai pas souvenir qu'il les ait trainé une seule fois en justice. Mais bon, les gens ne réfléchissent plus.... ils fantasment

Portrait de COLIN33
10/novembre/2024 - 15h22 - depuis l'application mobile

Ce type est un vrai danger, avec un peu de chance on en sera débarrassé plus vite que prévu vu son âge !

Portrait de nantes66
10/novembre/2024 - 14h34

Comme tout  bon fachos Trump veux museler la presse qui lui est hostile.

Portrait de Orwell2025
10/novembre/2024 - 14h28
findom a écrit :

Le problème est : Pourquoi élire un imbécile, maintenant c'est fait, il y en a qui le regretteront.

"élire un imbécile" ,déjà c'est RÉélire un homme intelligent et pas un soumis aux sondages des médias islamo-gauchistes !

Portrait de Decenale
10/novembre/2024 - 13h41

C'est reparti, les mêmes chouineries pour rien qu'on s'est tapé de 2016 à 2020. Les journalopes pensent que tout le monde a une mémoire de poisson rouge.

Portrait de findom
10/novembre/2024 - 13h35

Le problème est : Pourquoi élire un imbécile, maintenant c'est fait, il y en a qui le regretteront.