
Les médias argentins, réunis en assemblée générale, ont exprimé leur inquiétude face à un climat "hostile" et de "dénigrement" à l'égard de la presse depuis plusieurs mois sous la présidence de Javier Milei, craignant que cela ouvre la porte à "une violence physique".
"La propension du Président à injurier les journalistes et les médias perturbe le débat démocratique", s'alarme dans son rapport sur la liberté de la presse l'influente Association des entités journalistiques argentines (Adepa) qui regroupe 180 médias, à son assemblée annuelle à Posadas (nord).
"Les accusations et insultes présidentielles favorisent une armée de +trolls+, sous protection de l'anonymat et de financements opaques, qui multiplient les attaques verbales, et ouvrent une brèche à la violence physique", dénonce le rapport. "Ce climat hostile incite à l'autocensure et perturbe l'activité journalistique".
L'Adepa dit ainsi avoir recensé "plus d'une cinquantaine de journalistes et médias qui ont subi, au cours des deux derniers mois, des accusations infondées et des dénigrements stigmatisant", souvent ad hominem. Le président ultralibéral Javier Milei, au pouvoir depuis décembre, est coutumier de sorties virulentes contre des médias ou journalistes critiques, que ce soit lors de discours, d'interviews, ou via son compte X qu'il utilise abondamment, disant préférer ce dialogue direct avec les Argentins.
Le rapport d'activité de l'Adepa relève par ailleurs "au dernier semestre, de nombreuses attaques de journalistes lors de couvertures de manifestations", et en particulier "les agressions de reporters qui ont reçu des balles en caoutchouc des forces de police, et des coups et insultes de manifestants", en février lors d'une manifestation aux abords du Parlement.
L'Adepa juge par ailleurs "inquiétant" un décret publié début septembre, qui modifie une loi régissant depuis 2016 l'accès à l'information publique.
Le texte réduit notamment l'éventail des documents considérés d'intérêt public légitime, et multiplie les exceptions pouvant être invoquées par l'exécutif pour ne pas divulguer une information : des "documents de travail", des informations sur la "sphère privée" des dirigeants, ou risquant de causer "dommages et préjudices".
Les modifications, dont l'Adepa déplore "l'ambigüité et l'ampleur", rompent les critères constitutionnels et internationaux, et l'esprit d'une norme consacrant la "divulgation maximum". Et elles "ouvrent la voie à un rétrécissement du niveau d'accès à l'information pour le journalisme, et les citoyens en général".
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