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Togo : Deux journalistes togolais ont été placés en garde à vue à Lomé après avoir accusé sur les réseaux sociaux un ministre d'avoir surévalué le montant d'un vol à son domicile

Deux journalistes togolais ont été placés en garde à vue à Lomé après avoir accusé sur les réseaux sociaux un ministre d'avoir surévalué le montant d'un vol à son domicile. Loïc Lawson, directeur de publication du journal Flambeau des Démocrates, et Anani Sossou, journaliste indépendant, ont été placés en garde à vue pour avoir publié "une information relative à la disparition d'une somme de 400 millions de francs CFA (604.875 euros) au domicile du ministre d'Etat, ministre de l'urbanisme, de l'habitat et de la réforme foncière, Kodjo Adedze", a déclaré à l'AFP Magloire Têko Kinvi, rédacteur en chef du Flambeau des Démocrates. Les deux journalistes ont affirmé sur les réseaux sociaux que le ministre avait surévalué le montant volé à son domicile lors d'un cambriolage survenu début novembre.

Après avoir annoncé sur Facebook depuis plusieurs jours qu'il enquêtait sur ce cambriolage et remettait en cause les déclarations du ministre, Anani Sossou avait écrit lundi que "des investigations poussées et des sources proches du dossier attestent que le montant communiqué était surestimé et n'atteindrait pas la somme de 400 millions de FCFA".

A la suite d'une plainte du ministre, les deux journalistes avaient reçu vendredi une convocation à la Brigade de recherches et d'investigation (BRI) de Lomé, où ils se sont présentés lundi et "ont été interrogés durant plusieurs heures, avant d'être gardés pour +diffamation et atteinte à l'honneur du ministre et incitation à la révolte+", a précisé Magloire Têko Kinvi.

"Des discussions seraient en cours pour une issue à l'amiable entre le ministre plaignant et les confrères", a confié à l'AFP Fabrice Pétchézi, président de l'observatoire togolais des médias (OTM).

Au Togo, les réseaux sociaux sont exclus du champ d'application de la loi relative au code de la presse et de la communication entré en vigueur cette année. En cas d'infraction, les poursuites sont faites sur la base du code pénal.

En mars dernier, deux journalistes togolais ont été déjà condamnés par contumace à trois ans de prison ferme par le tribunal de grande instance de Lomé notamment pour "outrage à l'autorité" et "propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux", à la suite de plaintes de deux ministres, dont M. Adedze.

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