La Haute autorité de santé porte porte plainte après la divulgation dans la presse d'informations confidentielles sur la composition d'une commission consacrée à la prise en charge des personnes transgenres

La Haute autorité de santé (HAS) a porté plainte après la divulgation dans la presse d'informations confidentielles sur la composition d'une commission consacrée à la prise en charge des personnes transgenres, a-t-elle confirmé. La HAS, une autorité publique mais indépendante du gouvernement, a porté plainte contre X à la suite d'un article paru en juin dans le Figaro, dans lequel se trouvait détaillée la composition d'une commission autour de la prise en charge des personnes transgenres, selon des informations du site Arrêt sur images. Interrogée par l'AFP, la HAS a confirmé le dépôt de cette plainte.

Dans son article, le Figaro assurait que des "militants trans" avaient "infiltré" la HAS, au motif que cette commission comprend plusieurs responsables associatifs ainsi que des médecins spécialisés dans la transition de genre. Cet article s'inscrit dans un contexte récurrent de polémiques autour de la prise en charge des personnes transgenres, certains regrettant un manque d'écoute du corps médical tandis que d'autres redoutent à l'inverse une disparition des garde-fous à des transitions de genre qui pourraient s'avérer prématurées.

L'article donnait les noms de plusieurs membres de la commission de la HAS, qui vise à améliorer le suivi médical des personnes transgenres. Or, l'autorité garde en général la confidentialité sur les personnalités impliquées dans des travaux en cours, notamment pour éviter qu'elles fassent l'objet de pressions. Une telle fuite suppose donc la rupture d'une clause de confidentialité, ce qui sert de base à la plainte déposée par l'autorité. Plus largement, l'article du Figaro est critiqué pour avoir non seulement cité nommément certains membres de la commission mais aussi révélé que plusieurs d'entre eux étaient transgenres.

Selon plusieurs militants et médecins - eux-mêmes membres de la commission -, cités par l'article d'Arrêt sur images, il s'agit d'un "outing", soit la révélation de l'identité de genre d'un individu sans l'accord de celui-ci. Contacté par l'AFP, le Figaro n'a pas souhaité réagir.