06/11/2023 16:31

Une enquête ouverte à Paris sur des soupçons de violences policières qui auraient été commises en avril près des Champs-Élysées contre un Marocain lors de son interpellation

Une enquête est ouverte à Paris sur des soupçons de violences policières qui auraient été commises en avril près des Champs-Élysées contre un Marocain lors de son interpellation, a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information du Parisien.

Le ministère public a confirmé «qu'une enquête pour violence par personne dépositaire de l'autorité publique est diligentée sous la direction du parquet de Paris» auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices). Dans le cadre de cette procédure, Hamza (prénom changé), âgé de 23 ans et demeurant en Seine-et-Marne, a été invité à porter plainte le 30 octobre à l'IGPN.

Selon sa déposition dont l'AFP a eu connaissance, Hamza assure qu'à sa sortie d'un restaurant en avril à Paris avec des amis, il a été insulté, notamment avec des propos racistes ou homophobes, par des hommes en civil, qui ont fini par arborer un brassard police et le frapper à plusieurs reprises, via des «coups de coudes et des “tartes” dans le visage».

Interpellé, il accuse aussi l'un de ces policiers d'avoir glissé un couteau dans une poche de sa veste lors de son placement en garde à vue, au cours de laquelle il avait dénoncé les violences. D'après son avocat, maître Ilyacine Maallaoui, un officier de policier judiciaire qui l'a alors auditionné et a visionné la vidéosurveillance qui démentait la version initiale des policiers, a permis qu'il soit relâché libre.

L'officier a ensuite fait un signalement au parquet, déclenchant l'ouverture de l'enquête confiée à l'IGPN. Hamza n'a pas souhaité porter plainte à l'époque, se disant qu'il «ne pouvait pas faire grand-chose», mais a fini par le faire le 30 octobre.

D'après maître Maallaoui, «sans la probité de l'officier de police judiciaire l'ayant auditionné et visionné les caméras, mon client aurait été poursuivi pour outrage et sans doute condamné par le tribunal.»

«À ce stade j'ignore si une procédure administrative a également été diligentée. Ce qui est certain c'est que les faits sont d'une extrême gravité et nous sommes très attentifs à la suite de la procédure, notamment à la phase de confrontations qui ne devrait pas tarder à avoir lieu», ajoute encore le conseil. Sollicitée par l'AFP, la préfecture de police n'a pas répondu pour l'instant.

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