Mais pourquoi ne pas interdire les médicaments anti-rhume s'ils sont dangereux ? Un pharmacien, Bruno Fellous, répond en direct dans "Morandini Live" - Regardez

Les médicaments décongestionnants contre le rhume, dont l'intérêt est contesté depuis des années à cause de leurs risques d'effets graves, doivent purement et simplement être évités, a estimé ce lundi l'agence du médicament, qui ne s'était pas encore positionnée aussi franchement.

"En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale", a lancé dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), énumérant les principaux traitements concernés: Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume et Rhinadvil Rhume.

Ce matin, Bruno Fellous, pharmacien, était l'invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews. "Ca fait des années que l'on parle de ces médicaments qui devraient être retirés du marché. A priori, aujourd'hui, on prend plus position. On va arriver à leur suppression", a-t-il débuté en précisant que "le risque n'est pas si important que ça, même s'il y a quelques risques".

"Après certaines études, on s'aperçoit que ça crée des AVC, des infarctus sur une certaine population. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir d'autres produits, d'autres alternatives pour traiter un rhume", a-t-il continué. "Est-ce que ce ne serait pas mieux de mettre le médicament sous prescription médicale ? Chaque jour, on entend des nouvelles, on a des obligations à enlever, à remettre sur le marché. Tout peut changer", a indiqué Bruno Fellous en précisant que "d'ici quelques mois, je pense qu'ils vont être enlevés ou ils seront disponibles avec une ordonnance médicale".

L’ANSM n'avait pas encore pris position aussi clairement pour déconseiller ces traitements même si, au cours des ans, elle a régulièrement communiqué sur leur dangerosité, en plus d'interdire leur publicité auprès du grand public. Elle n'a toutefois pas retiré ces médicaments du marché, une décision qui doit être prise à l'échelle de l'Union européenne (UE). A ce titre, l'ANSM dit avoir demandé à son homologue européenne de réévaluer l'intérêt de ces traitements.