
Une journaliste qui avait dénoncé en 2021 "une ambiance sexiste" à Radio France, et voulait voir sa démission requalifiée en licenciement lié à ce climat, a été déboutée par la justice, selon un jugement consulté par l'AFP, confirmant une information du Point.
Cette journaliste sportive, Amaia Cazenave, "contribuait activement et grossièrement à cette ambiance" au sein de la locale France Bleu Pays basque, a estimé le conseil de prud'hommes de Paris, dans un jugement rendu le 17 avril et notifié le 18 septembre.
En outre, elle "n'a jamais saisi la cellule d'alerte (...), semblant se satisfaire du climat délétère, auquel elle contribue, et qu'elle vient dénoncer à l'occasion de son départ", poursuit le jugement.
Radio France avait versé au dossier des propos à caractère sexuel attribués à Mme Cazenave, parmi lesquels "je suis fan de cul" ou "hier, je me suis fait défoncer à Biarritz". Sollicitée par l'AFP, Mme Cazenave n'a pas souhaité réagir ni indiquer si elle faisait appel. "On ne commente pas les décisions de justice", a pour sa part déclaré Radio France à l'AFP. Amaia Cazenave était l'une des témoins du documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" de Marie Portolano sur le sexisme dans les rédactions sportives, diffusé le 21 mars 2021 par Canal+.
Dans la foulée, Radio France avait lancé une enquête menée par une experte externe.
S'appuyant sur 80 entretiens, cette enquête avait conclu à l'existence d'une "ambiance de travail très dure justifiant le stress, la violence et le sexisme", ainsi que d'une tolérance à des "comportements graves" dans divers services. L'enquête avait abouti à 11 procédures disciplinaires puis neuf sanctions annoncées fin octobre 2021: deux licenciements, trois mises à pied avec suspension de salaire et quatre blâmes.
Ces procédures concernaient notamment France Bleu Pays basque et le service des sports de Radio France, mis en cause par Amaia Cazenave. Cette dernière avait démissionné de Radio France début mars 2021, avant la diffusion du documentaire, puis rejoint en avril le journal Le Parisien. Elle avait saisi les prud'hommes en mars 2022 en demandant que sa démission soit requalifiée et considérée comme l'équivalent d'un licenciement aux torts exclusifs de Radio France. Elle faisait valoir qu'"elle n'avait pas d'autre choix que de démissionner pour protéger sa santé", et réclamait au total 337.000 euros au groupe public.
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