
Levée "automatique" de l'anonymat sur les réseaux sociaux et retrait "immédiat" des contenus signalés comme du cyberharcèlement quand la victime est mineure: la Commission supérieure du numérique et des postes (CSNP), composée de parlementaires, souhaite durcir les mesures du projet de loi de sécurisation du numérique.
Dans un avis présenté mercredi, la CSNP propose une série de nouvelles obligations pour les plateformes sociales, adoptées à la majorité de ses membres. Elle souhaite ainsi obliger les plateformes à "suspendre et retirer immédiatement tout contenu haineux", dès son signalement par un mineur, son représentant légal ou une association.
Cette recommandation a déjà fait l'objet d'un amendement au projet de loi de sécurisation de l'espace numérique, adopté lors d'une première lecture au Sénat, contre l'avis du gouvernement. "On considère que la protection des mineurs doit se placer au-dessus de la liberté d'expression", a déclaré à l'AFP Toine Bourrat, sénatrice LR qui a piloté le groupe de travail de la commission et autrice de l'amendement.
Selon elle, l'article n'est pas anticonstitutionnel tant qu'il ne cible que les mineurs et n'impose qu'une suspension temporaire des contenus. La commission propose aussi d'imposer aux plateformes de communiquer l'adresse IP et "l'identité de l'auteur des messages" à un mineur ou son représentant légal, dès lors que celui-ci "est en mesure de démontrer qu'un message ou un contenu haineux le vise personnellement".
Pour cela, la commission propose la révision d'un article de la loi contre le harcèlement scolaire, adoptée en procédure accélérée, qui limite les réquisitions sur les données techniques aux délits punis d'au moins un an d'emprisonnement. Enfin, elle plaide pour un renforcement des équipes de modération en langue française, la mise en place d'un dispositif d'Etat unique pour signaler les contenus illégaux et l'utilisation de l'empreinte de la carte bleue pour vérifier l'âge et l'identité des internautes.
Le projet de loi de sécurisation de l'espace numérique, actuellement en cours d'examen en commission à l'Assemblée nationale avant d'être discuté en séance début octobre, contient plusieurs dispositions pour protéger les mineurs, comme le "bannissement" numérique des cyberharceleurs condamnés ou le blocage administratif des sites pornographiques qui ne vérifient pas l'âge de leurs visiteurs. De nombreux amendements ont en outre été déposés pour faciliter les contrôles d'identité en ligne.
Vos réactions
Mineur comme adulte.
Il faut lever cette impunité sous prétexte d'être invisible.
Il serait peut-être temps de se réveiller à ce sujet.
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