08/09/2023 07:16

L'hebdomadaire breton Le Poher réclame devant le tribunal civil de Lorient la condamnation pour "injure et diffamation" du site internet de Résistance républicaine

L'hebdomadaire breton Le Poher, visé à plusieurs reprises par des menaces de l'extrême droite, a réclamé devant le tribunal civil de Lorient (Morbihan) la condamnation pour "injure et diffamation" du site internet de Résistance républicaine.

Le journal hebdomadaire de Carhaix (Finistère) poursuit le site de l'association anti-islam Résistance républicaine pour "injure et diffamation", à la suite de la publication d'un article, toujours en ligne, intitulé "La femme est l'avenir de l'homme ? Non, c'est l'Africain !", rédigé par Bernard Germain.

Ce dernier est également poursuivi par Le Poher. Le journal y est notamment qualifié de "misérable torchon d'extrême gauche", "feuille de chou immonde", ses lecteurs traités de "débiles", et l'une de ses journalistes est accusée d'être "vendue aux immigrationnistes et mondialistes" et "collabo", après la parution d'un article sur le projet d'un centre d'accueil de migrants à Callac (Côtes-d'Armor), aujourd'hui abandonné.

"On nous oppose la liberté d'expression. Or la jurisprudence nous dit que la liberté d'expression est une liberté bornée par la loi de 1881, elle n'est pas une liberté absolue à l'américaine", a estimé l'avocat du Poher, Iannis Alvarez.

L'avocat a demandé au tribunal de condamner Résistance républicaine pour injure et diffamation, d'ordonner le retrait de l'article et la publication du jugement sur le site d'extrême droite, ainsi que dans la presse régionale.

Pendant plusieurs semaines, entre fin janvier et février 2023, le personnel de l'hebdomadaire avait été victime de menaces de mort, via des appels téléphoniques anonymes ou des courriels, également racistes et homophobes. Intervenant dans cette procédure civile mixte, le procureur a simplement demandé aux juges de s'en rapporter "à l'application de la loi" en matière de diffamation.

Frédéric Pichon, avocat de Résistance républicaine, s'est dit "ahuri et consterné de voir qu'un journal d'opinion vienne jouer la vierge effarouchée parce qu'on l'a égratigné". "Quand on est journaliste, qu'on revendique la liberté d'expression, on ne vient pas demander à la justice française de jouer à la maîtresse d'école en venant dénoncer son petit camarade", a-t-il dit, en plaidant l'irrecevabilité des poursuites.

Le jugement a été mis en délibéré au 25 octobre 2023.

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