
Des organisations de défense des droits humains ont exhorté le gouvernement jordanien à retirer un projet de loi sur la cybercriminalité en cours de discussion au parlement, arguant qu'il représenterait une menace pour la liberté d'expression sur internet. Le projet de loi "ouvrirait la voie à une aggravation alarmante de la censure en ligne", selon une déclaration commune de 14 ONG, dont Human Rights Watch, Access Now et Article 19.
La déclaration prévient que le projet de loi "mettrait en péril (...) notamment la liberté d'expression et le droit à l'information". Le texte débattu au parlement "ne permettra pas au gouvernement jordanien d'atteindre ses objectifs déclarés de lutte contre la désinformation, de discours haineux et de diffamation en ligne", selon la même source. Le gouvernement jordanien a récemment soumis le projet de loi au Parlement pour discussion en vue d'amender une loi datant de 2015 sur la cybercriminalité. Le nouveau texte doit être approuvé par la chambre des représentants puis par le sénat avant d'être ratifié par le roi. Les ONG ont, dans leur déclaration, appelé à des discussions avec la société civile jordanienne afin d'"explorer d'autres moyens, respectueux des droits, pour répondre aux préoccupations légitimes concernant les discours de haine et la désinformation".
Lundi, des dizaines de journalistes ont manifesté devant leur syndicat à Amman pour exprimer leur opposition au projet de loi.
Dimanche, un groupe d'activistes, de journalistes et de personnalités politiques jordaniens, a lancé une campagne en ligne rejetant le texte, certains allant jusqu'à le qualifier de "crime".
Le projet de loi vise à durcir les sanctions à l'encontre des personnes soupçonnées notamment d'avoir diffusé de la désinformation. Les personnes reconnues coupables sont passibles de peines de peines d'emprisonnement et de lourdes amendes. La semaine dernière, des centaines d'hommes politiques et de journalistes ont signé une déclaration appelant à l'abrogation du projet, le décrivant comme "la plus grande menace pour les libertés publiques et les libertés de la presse".
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