Par Isabelle DENIEUIL Revers d'audience du JT de 20h00, au coude à coude avec France 2, télé
réalité arrêtée en catastrophe, concurrence de la TNT: la Une, qui a connu
l'âge d'or, tremble sur ses fondations, mais peut encore compter sur la
force de frappe de ses séries américaines.
Talonné par le JT de France 2,
le 20H00 de TF1 vient d'accuser le coup, avec seulement 800.000
téléspectateurs séparant les deux journaux télévisés. Un sérieux coup porté
à son image et un avertissement pour la chaîne la plus regardée de
France.
Même si le journal de Laurence Ferrari a fait la course en tête
avec 5,8 millions de fidèles contre 5 millions lundi pour celui de David
Pujadas, la marge se réduit dangereusement. Une baisse de régime qui
reflète les scores de TF1 en général: la Une vient d'atteindre en avril son
niveau le plus bas (23,2% de part d'audience).
Victime de sa longueur, le
20h00 de TF1 se retrouve en concurrence avec des programmes plus
divertissants, comme "Plus Belle La vie", le feuilleton phare de France 3,
qui touche un public similaire à celui de TF1.
M6, troisième chaîne du
PAF, lui donne aussi des sueurs froides. "Scènes de ménage", mini-série
humoristique grignote avec 3,2 millions de téléspectateurs la case dominée
par les sacro-saints JT de 20H00. Avec même un record en mars de 4,1
millions de téléspectateurs, souligne M6. Et le journal de la chaîne
privée à 19h45 a trouvé sa place, engrangeant 500.000 téléspectateurs depuis
son lancement en 2009.
"A 20h00, on est déjà informé par la radio,
internet, les chaînes d'infos en continu, donc on est moins demandeur de
faits", relève Philippe Bailly, président de NPA Conseil, cabinet d'étude
sur les médias. "Il y a une réflexion à faire sur la nouvelle forme de ce
rendez-vous".
Autre chaîne à tirer son épingle du jeu sur cette case
horaire: Canal+ et son "Grand Journal. TF1 a pu également souffrir
d'une certaine désaffection en raison de la forte actualité internationale
certains téléspectateurs de la Une étant plus sensibles à l'info de
proximité.
Côté programmes, la Une a aussi subi des revers d'audience,
avec l'arrêt prématuré de son émission de téléréalité controversée "Carré
Viiip" au bout de deux semaines d'antenne. Autre déconvenue, relève Philippe
Bailly, celle de "Familles d'explorateurs", qui ne semble pas davantage
convaincre les téléspectateurs le vendredi soir.
"Pour TF1, la
téléréalité reste un programme fort à condition de faire évoluer son
concept", souligne le fondateur de NPA Conseil. Autre camouflet en terme
d'image: lors du mariage princier de William et Kate à Londres, la chaîne
privée s'est fait distancer par le service public, avec les mêmes images
retransmises.
Face à ces revers TF1 a réorganisé sa direction des
programmes. Même la Bourse a sanctionné le groupe, dont l'action a connu une
érosion, actuellement à 12,67 euros contre 15 euros mi-février.
"TF1 à
30% de part d'audience, cela n'arrivera plus", commente Philippe Bailly,
mais TF1 se doit de rester la chaîne référente en termes de grands
événements, comme la Coupe du monde de rugby ou le concert des Enfoirés.
Pour rassurer les annonceurs, TF1 doit pouvoir rassembler entre 11 et 13
millions de téléspectateurs", souligne-t-il.
Outre ses fictions comme
"Joséphine Ange Gardien", dont le succès ne se dément pas, TF1, qui souffre
comme les autres chaînes de la montée en puissance des chaînes gratuites de
la TNT peut encore compter sur des valeurs sûres: les séries
américaines.
Le "Dr House" a écrasé mardi soir la concurrence avec 8,5
millions d'accros au docteur cynique interprété par Hugh Laurie.
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