Coca Cola annonce que atteindre l'objectif de 90% de bouteilles plastiques recyclées d'ici à 2030 ne sera pas possible si il n'y a pas des modifications en profondeur de la production

Atteindre l'objectif de 90% de bouteilles plastiques recyclées d'ici à 2030 ne sera pas possible avec des améliorations petit à petit et nécessitera des «transformations en profondeur», a averti, le patron de Coca-Cola France. «Les améliorations incrémentales, chaque année, ne suffiront pas.

Le changement climatique va demander des transformations en profondeur de toute l'industrie. Il faut faire un saut de performance dans la collecte», a estimé François Gay-Bellile, PDG en France de CCEP, l'embouteilleur de Coca-Cola et de ses marques (Fanta, Tropico, Powerade...).

«Seules 60% des bouteilles plastiques sont actuellement collectées en France. On est arrivé à un palier de performance», a-t-il souligné, lors du dixième anniversaire de l'usine Infineo, à Sainte-Marie-la-Blanche (Côte d'Or), une coentreprise entre CCEP et Plastipak, géant américain des plastiques. «Notre priorité est d'améliorer la collecte», a-t-il ajouté, précisant que le manque de «matière» plastique empêchait le groupe d'atteindre son propre objectif «d'arriver à 100%» de recyclage d'ici à 2030, contre 44% aujourd'hui.

Coca-Cola utilise actuellement 950 millions de bouteilles par an, dont seules les petites de 50 cl sont actuellement à 100% en «rPET», du recyclage de PET (polytéréphtalate d'éthylène, l'un des plastiques les plus utilisés dans le monde). L'empreinte carbone d'une tonne de rPET est inférieure de 60% à une «vierge», selon l'Ademe, l'agence de la transition écologique.

«La France est l'une des dernières de la classe en matière de collecte des déchets», a regretté François Gay-Bellile. Le manque de matière plastique a ainsi contraint l'usine Plastipak à s'arrêter «près d'un mois» l'an dernier, a précisé François Nicolas, directeur de l'unité, leader du plastique recyclé en France. «Aujourd'hui, nous importons 10 à 20% de notre PET. C'est dommage, surtout quand on voit que des bouteilles en plastique finissent à l'incinérateur», renchérit-il.

«La consigne des bouteilles plastiques peut être un levier», a estimé François Gay-Bellile, la qualifiant de «très incitative». «Tous les pays qui y sont passés dans le nord de l'Europe sont actuellement à plus de 90% de bouteilles plastiques collectées», a-t-il rappelé.