
La mairie de Paris a décidé mardi d’actionner une « cellule de crise », au lendemain d’une cinquième soirée de manifestations spontanées contre la réforme des retraites dans la capitale, où 9.300 tonnes de poubelles jonchent toujours les trottoirs. Déjà actionnée pour la crise sanitaire du Covid-19 ou les canicules estivales, cette cellule de crise réunira tous les jours la maire PS Anne Hidalgo, ses adjoints et les maires d’arrondissement pour « prendre les décisions qui s’imposent afin d’assurer la continuité des services publics » à Paris, indique la mairie dans un communiqué.
Contacté par l’AFP, l’entourage de l’édile socialiste précise que la cellule de crise servira à suivre l’évolution de la collecte des déchets, fortement perturbée depuis plus de deux semaines, mais aussi à informer « les établissements publics des parcours de manifestation ». Selon la mairie, 9.300 tonnes n’ont pu être ramassées ce mardi, un volume stable par rapport à lundi et qui n’augmente plus depuis le pic symbolique des 10.000 tonnes vendredi, jour des premières réquisitions effectives ordonnées par la préfecture de police.
Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, « appelle au calme et exhorte le gouvernement à retirer sa réforme et engager le dialogue avec les partenaires sociaux », indique aussi la mairie. Lundi, le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq, un secteur très touché par le défaut de collecte, avait signalé à l’AFP un « début d’incendie devant une crèche privée » lié à un feu de poubelle.
« Il y a urgence » sur le plan sanitaire, a estimé l’élu d’opposition, selon lequel les réquisitions ordonnées par la préfecture de police, après un refus de la mairie de les demander, ont jusqu’ici un « effet limité ». Depuis jeudi, ces réquisitions « ont permis la mise en place d’un service minimum » avec notamment « 206 camions (qui) ont ainsi pu être mis en service », a affirmé mardi la préfecture de police dans un communiqué.
« Quatre centres de tri de déchets ont fait l’objet d’un déblocage par les forces de l’ordre pour permettre la sortie de ces véhicules », a ajouté la préfecture. Deux des trois usines d’incinération desservant la capitale, à Ivry-sur-Seine et Issy-les-Moulineaux, étaient « complètement bloquées » mardi comme la veille, un barrage filtrant laissant passer certains camions à Saint-Ouen, indique le syndicat métropolitain qui les gère, le Syctom.
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