15/02/2023 17:02

Au procès en appel du Mediator, la pneumologue Irène Frachon a appelé la cour d'appel de Paris à "poser les bornes" face au "cynisme" des laboratoires Servier

Au procès en appel du Mediator, la pneumologue Irène Frachon a appelé la cour d'appel de Paris à "poser les bornes" face au "cynisme" des laboratoires Servier, "au nom des victimes du monde entier". Campée à la barre, la médecin du CHU de Brest qui a révélé l'ampleur du scandale sanitaire du Mediator a retracé "probablement pour la dernière fois devant une juridiction pénale" son combat pour faire interdire ce médicament puis pour aider les victimes à obtenir réparation.

Commercialisé comme antidiabétique en 1976 mais indûment prescrit comme coupe-faim jusqu'à son interdiction en 2009, le Mediator a entraîné de graves effets cardiovasculaires sur des milliers de patients, entraînant parfois leur mort. Depuis le 9 janvier, la cour d'appel de Paris rejuge Servier et son ex-directeur général, deux ans après la condamnation du laboratoire à 2,7 millions d'euros d'amende pour "tromperie aggravée" et "homicides et blessures involontaires".

Dans la salle d'audience spéciale "grands procès" du palais de justice de Paris, les bancs du public et des parties civiles, ordinairement clairsemés, sont remplis pour venir écouter la "fille de Brest". Le Mediator et les autres médicaments de la même famille, c'est le "plus grand scandale de l’industrie pharmaceutique française" et "c'est 33 ans de ma vie professionnelle", résume la pneumologue de 59 ans.

Elle jalonne son exposé des cas de patients rencontrés: Henriette, Simone, Chantal ou Michel, décédés ou lourdement handicapés après avoir pris du Mediator. "Je n’ai pas fait ce métier pour me retrouver dans cette salle avec derrière moi, probablement, un cortège de milliers de victimes et de morts", lance-t-elle.

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