
En première ligne sur la très contestée réforme des retraites, le ministre du Travail Olivier Dussopt se retrouve fragilisé par des soupçons de "favoritisme" lorsqu'il était maire d'Annonay, un grief qu'il a vigoureusement contesté samedi, conservant la "confiance" d'Elisabeth Borne.
Le ministre, qui a mené les concertations retraites à l'automne et doit porter devant le Parlement la réforme phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron, est "un homme engagé, un ministre solide et un élu attaché à son territoire", le soutient dans le JDD la cheffe du gouvernement. Ainsi, affirme-t-elle, "Olivier Dussopt a toute ma confiance" et "défendra notre projet à l’Assemblée" à partir de lundi.
Selon les révélations vendredi de Mediapart, le parquet national financier (PNF) a retenu l'infraction de "favoritisme" pour un futur procès à l'encontre de M. Dussopt, qui portera sur un marché public conclu à la fin des années 2000 avec le groupe Saur. L'enquête avait démarré à propos de deux lithographies du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes par un dirigeant local de la Saur en 2017. Il avait ensuite restitué les tableaux.
"En mai 2020, un article de presse a cru pouvoir mettre en cause mes relations avec un groupe d’eau dans la ville d’Annonay dont j’étais le maire" et "le parquet financier a ouvert une enquête et procédé à de très nombreuses vérifications", a rapporté le ministre samedi sur France Inter.
"A l’issue de ce travail d’enquête, le parquet avait regroupé les faits en cinq points et je constate que les explications données avec mon avocat ont convaincu le parquet de ma bonne foi puisque sur quatre de ces cinq points, le parquet a décidé qu’il y avait lieu" de les classer, sans "poursuite pour corruption, prise d’intérêt ou enrichissement", a-t-il ajouté. Mais "le parquet considère que dans le cadre d’une procédure pour marché public en 2009 (...), il pourrait y avoir une infraction de favoritisme", "une thèse que je conteste", a martelé M. Dussopt.
D’après Mediapart, la perquisition réalisée chez le ministre par les enquêteurs financiers de l’Oclciff (Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales) a mis au jour "des échanges entre Olivier Dussopt et (la Saur) semblant laisser peu de doute sur l’existence d’un arrangement autour d’un marché public daté de 2009-2010", lorsqu'il était député et maire socialiste de cette commune d’Ardèche.
Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour le gouvernement: le marathon des retraites démarre au Parlement et deux nouvelles journées de mobilisation sont programmées par l'intersyndicale, mardi et samedi prochains, contre le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans.
"Pas de favoritisme pour la France qui travaille dur", a souligné le député communiste Sébastien Jumel sur Twitter. M. Dussopt est "coupable" d'avoir "favorisé les réponses les plus injustes, celles qui vont pénaliser le plus grand nombre de nos concitoyens", a appuyé le socialiste Jérôme Guedj sur France 2.
Peut-il rester en poste? Mme Borne "n'a pas trop le choix car ça fragiliserait encore un peu plus cette réforme", selon ce député. "Cette affaire le disqualifie pour porter cette réforme", a asséné pour sa part son collègue PS Philippe Brun sur BFMTV. Au contraire, côté majorité présidentielle, ces révélations ont "réussi à souder encore plus" autour d’Olivier Dussopt, selon Marc Ferracci (Renaissance).
"Face à la chasse à l'homme, je préfère la chasse aux idées", a aussi soutenu Mathieu Lefèvre, dans le même camp. Au coeur du dispositif gouvernemental, M. Dussopt est aussi aux manettes, avec le ministre de l'Intérieur, sur le projet de loi immigration, et dans les prochains mois aux avant-postes sur un projet de loi dédié au plein emploi.
Vos réactions
Je crois que c'est lui qui a inspiré Dutronc pour " je retourne ma veste " et Eddy pour " lèche botte blues " !
Hé oui, c'est même devenu le boulot principal de macron, celui de recaser ses amis et collaborateurs dans des postes divers et variés, toujours bien rémunérés. Et quand on ne trouve pas de poste existant, on en crée un de toutes pièces. C'est pratique la macronie, mais seulement pour les copains, qui eux ne doivent même pas traverser la rue.
Excellent
DEHORS ! dans une démocratie normale il devrait démissionner mais la place "la planque" est bonne ! il sera recaser ailleurs après.
Hé oui, c'est même devenu le boulot principal de macron, celui de recaser ses amis et collaborateurs dans des postes divers et variés, toujours bien rémunérés. Et quand on ne trouve pas de poste existant, on en crée un de toutes pièces. C'est pratique la macronie, mais seulement pour les copains, qui eux ne doivent même pas traverser la rue.
C’est sûr, qu’avec le charisme qu’il a, il y a de forts soupçons de favoritisme à avoir, rien que pour sa charge de ministre…
encore un pourri dans la politique
DEHORS ! dans une démocratie normale il devrait démissionner mais la place "la planque" est bonne ! il sera recaser ailleurs après.
DEHORS !!!!
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