06/01 13:47

Crise à l’hôpital: Le président Emmanuel Macron veut une réorganisation du travail à l’hôpital "d’ici à juin" - Il promet de recruter 10.000 assistants médicaux d’ici fin 2024

13h46: Le point sur ce qu'il faut retenir des annonces du président Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a dévoilé vendredi ses réponses pour "sortir de ce jour de crise sans fin" dans lequel s'est enfoncé le système de santé français, avec une réorganisation du travail à l'hôpital d'ici juin et une accélération du recrutement d'assistants médicaux. "Je sais l'épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s'est installé, le sentiment au fond de passer d'une crise à l'autre", a déclaré le chef de l'Etat en présentant, pour la première fois depuis sa première élection en 2017, des voeux spécifiques aux acteurs de la santé.

Devant des soignants réunis au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, il a assuré vouloir "aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et prendre des décisions radicales". Le président a rappelé les mesures de son premier quinquennat, comme la suppression du "numerus clausus" qui plafonnait le nombre d'étudiants en médecine, décidée dans son plan de 2018. Ou le "Ségur de la santé" qui, après l'irruption de la pandémie de Covid-19 en 2020, avait permis d'injecter 12 milliards d'euros annuels pour mieux rémunérer les soignants et 19 milliards pour investir dans les hôpitaux.

Rappelant que la formation de nouveaux médecins allait prendre du temps et qu'il faudrait donc "une décennie" pour "changer" le système, il a prévenu vendredi qu'il faudrait "vivre dans les années qui viennent" avec cette pénurie de soignants. Il a donc annoncé des solutions pour pallier ce manque par d'autres moyens, en dégageant "du temps de médecin face aux patients (...) notre défi collectif à court terme". Emmanuel Macron a ainsi promis d'"accélérer le recrutement des assistants médicaux" créés en 2018 pour les porter de "près de 4.000" actuellement à "10.000 d'ici la fin de" 2024.

Dès la fin de 2023, tous les patients avec une maladie chronique sans médecin traitant s'en verront proposer un. Le chef de l'Etat a aussi invité à une réorganisation du travail à l'hôpital "d'ici au 1er juin" pour le rendre plus attractif. "On doit tout faire pour garder les soignants" à l'hôpital, a-t-il souligné.

"Ce qui veut dire qu'on doit ensemble travailler à une meilleure organisation du temps de travail", a-t-il ajouté, déplorant une "hyper-rigidité" dans l'application des 35 heures et un système qui "ne marche qu'avec des heures supplémentaires". Pour remettre les soignants davantage aux manettes, il a expliqué qu'un "tandem administratif et médical", "sur la base d'un projet", serait instauré à la tête de chaque hôpital.

Par ailleurs, il a annoncé la "sortie de la tarification à l'acte" à l'hôpital dès le prochain budget de la Sécurité sociale, au profit d'un financement sur "objectifs de santé publique".

12h28: Le Président de la République Emmanuel Macron s'exprime devant le personnel de santé

"Chaque jour, la Nation a pu compter sur votre dévouement et votre professionnalisme. Vous continuez de tenir bon et vous suscitez par votre effort l'estime de la nation. Je tenais en son nom à vous remercier ce matin"

"Je sais l'épuisement personnel et collectif", "Le sentiment de passer d'une crise à l'autre". "Notre défi collectif, c'est à court terme de dégager du temps de soignants face aux patients", a déclaré le chef de l'Etat.

"La solution pour bâtir l'avenir, elle est dans la coopération entre personnel administratif et soignants, soignants et paramédicaux, et entre la ville et l'hôpital"

Le chef de l'Etat reconnaît que "la situation risque de se dégrader". "On a investi 19 milliards d'euros dans notre système de santé. En trois ans, le budget que notre nation consacre à la santé a augmenté de 50 milliards".

Au cours de ses voeux, Emmanuel Macron a évoqué le nombre d’assistants médicaux. Aujourd’hui au nombre de 4.000, le chef de l’Etat souhaite qu’il passe à 10.000 d’ici la fin 2024

"Il faut qu'on revoit l'organisation et le fonctionnement de nos études. Il faut qu'on mette aussi un système plus responsabilisant en sortie d'études". Le chef de l’Etat souhaite Macron souhaite également "repenser l'organisation du temps de travail" à l'hôpital, "remettre à plat" le système actuel d'ici le mois de juin. 

Emmanuel Macron veut "mieux rémunérer" les médecins de ville qui assurent la permanence des soins et "prennent en charge des nouveaux patients", afin que les Français "trouvent facilement un médecin de garde"

Tous les patients souffrant d'une maladie chronique et ne disposant pas, à l'heure actuelle, d'un médecin traitant s'en verront proposer un "avant la fin de l'année", a annoncé Emmanuel Macron

11h33: Emmanuel Macron a concédé vendredi qu'une partie des revendications des soignants étaient "légitimes" et promis de formuler des réponses à la crise du système de santé avec "respect et intelligence", face à des personnels hospitaliers qui lui ont crié leur mal-être et leur épuisement.

"Il y a des demandes qui existent et qui ont leur part de légitimité et qu’il faut entendre", a-t-il déclaré à son arrivée au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes (Essonne). "Il y a aussi une situation à laquelle on doit tous faire face et une responsabilité collective pour que nos compatriotes aient aussi des soignants et puissent trouver pour eux-mêmes, leurs enfants, leurs parents une réponse", a-t-il ajouté.

"On va essayer de faire tout cela avec engagement, respect, intelligence", a assuré le chef de l'Etat, venu adresser ses voeux aux soignants et qui doit faire à cette occasion des annonces "concrètes" à la mi-journée face à un système de santé "à bout de souffle".

Emmanuel Macron, qui était accompagné du ministre de la Santé François Braun, a pu prendre en direct le pouls de l'état du système de soins lors d'un échange avec les équipes du service d'urgences pédiatriques du CHSF.

10h15: Les annonces "très concrètes" d'Emmanuel Macron seront-elles à la hauteur de la "refondation" promise d'un système de santé "à bout de souffle"? Le chef de l’État est en tout cas très attendu lors de ses vœux aux soignants, vendredi dans un hôpital de l'Essonne.

"Le président de la République va donner un cap aux soignants", pour leur permettre de "retrouver du sens dans leur métier" et faciliter l'"accès aux soins" des Français, selon l'Elysée. Il dévoilera des "mesures très concrètes, avec des clauses de revoyure précises et rapprochées pour s'assurer de leur exécution", a ajouté la présidence, sans en détailler la teneur.

Signe du caractère prioritaire accordé à la crise qui frappe l'hôpital mais aussi la médecine de ville, c'est la première fois depuis qu'il est arrivé à l'Elysée en 2017 qu'Emmanuel Macron dédie une cérémonie de vœux spécifiquement aux "acteurs de la santé, hospitaliers et libéraux". Pour l'occasion, il se rend au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) en banlieue parisienne.

Accompagné du ministre de la Santé François Braun, il doit visiter les urgences pédiatriques, soumises comme ailleurs en France à des tensions extrêmes ces derniers mois.

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Vos réactions

Portrait de Vosegus
6/janvier/2023 - 20h08
davidumans72 a écrit :

le problème c'est pas qu'il y a trop d'administratif, mais qu'il n'y a pas assez de soignant...

 

Bien sûr que si. Déjà les ARS sont une entité technocratique qui ne sert à rien sauf à tourner rond. 

Portrait de davidumans72
6/janvier/2023 - 17h53
Vosegus a écrit :

Immédiate, immédiate, il n'y en a pas en effet. Mais rapide, il y en a une. Réduire les 40% d'administratif à maximum 25%. Réduire les strates de décisions comme ce fut le cas pendant la crise du Covid, qui a fait ses preuves. Mais je vous parie un billet que cette proposition ne sera pas faite. 

le problème c'est pas qu'il y a trop d'administratif, mais qu'il n'y a pas assez de soignant...

 

Portrait de COLIN33
6/janvier/2023 - 13h44 - depuis l'application mobile

pour recruter il faut des candidats !!!

Portrait de MICMAH458
6/janvier/2023 - 13h23

D'ici à juin ?  Pourquoi, il est pressé maintenant ?  Doit-on penser que ses amis busin et véran, en charge depuis quelques années de s'occuper des problèmes des hôpitaux et des soignants, ont été incompétents et incapables de faire le job ?  Poser la question, c'est y répondre.

Portrait de Vosegus
6/janvier/2023 - 11h01
muzo 28 a écrit :

Il n'y a pas de solution immédiate, il n'y a plus personne pour accepter toutes les contraintes imposées. Normal que les soignants se barrent.

Immédiate, immédiate, il n'y en a pas en effet. Mais rapide, il y en a une. Réduire les 40% d'administratif à maximum 25%. Réduire les strates de décisions comme ce fut le cas pendant la crise du Covid, qui a fait ses preuves. Mais je vous parie un billet que cette proposition ne sera pas faite.