France Télécom Un « déferlement » de « 20.000 tweets en 48h »: cinq prévenus ont été jugés mercredi à Paris pour cyber-harcèlement et menace de mort envers l’ancien journaliste Nicolas Hénin, un dossier dans lequel le tribunal tranchera le 15 juin. Le parquet a requis entre deux et trois mois de prison avec sursis à l’encontre de trois hommes et deux femmes, dont deux seulement étaient présents, demandant au tribunal de ne retenir que l’infraction de harcèlement en ligne.
Nicolas Hénin, désormais spécialisé dans le conseil sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste, a dit à la barre n’avoir « jamais imaginé » le « déferlement de violence » auquel il a fait face sur Twitter en février 2019. L’ancien journaliste avait alors appelé à signaler au réseau social et à la plateforme Pharos des tweets publiés par le père d’une victime des attentats du 13-Novembre, Patrick Jardin, à propos du retour envisagé à l’époque de plusieurs dizaines de jihadistes français détenus par les Kurdes.
« Fusillons-les (...) comme Leclerc a fait fusiller les Français de la Waffen SS », « tuons aussi leurs enfants d’ailleurs », avait publié M. Jardin sur le réseau social, qui avait fini par bloquer son compte. Sur un nouveau compte, il avait ensuite traité M. Hénin de « petit journaleux délateur gauchiasse » et obtenu le soutien de plusieurs figures du Rassemblement national. Nicolas Hénin a alors fait face à une vague de messages haineux.
Les avocats des trois prévenus représentés ont plaidé la relaxe. Ils ont fait notamment valoir que leurs clients ne connaissaient pas Nicolas Hénin ni son parcours, ou encore qu’ils n’avaient pas conscience de participer à la répétition des milliers de tweets. L’une d’elles a notamment souligné que les 10 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT) n’avaient été prescrits à Nicolas Hénin qu’en octobre 2019. Contestant l’interdiction, par le président du tribunal, de l’utilisation des téléphones et ordinateurs par les journalistes, un représentant de l’Association de la presse judiciaire a déposé des conclusions qui ont cependant été rejetées.
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Les réseaux sociaux sont devenus les autoroutes de l'humiliation.
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