27/01/2011 17:09

Radios : "Les labels délaissent les artistes francophones"

Plusieurs radios musicales ont accusé jeudi  l'industrie du disque de "délaisser" les artistes francophones et ont affirmé qu'elles, au contraire, respectaient les quotas de diffusion de la chanson francophone.  

A l'occasion du Midem --grand-messe annuelle de l'industrie du disque qui s'est achevée mercredi à Cannes--, la filière musicale avait accusé les radios de "contourner" les quotas les obligeant à diffuser des chansons francophones, dont un certain pourcentage de nouveautés.

Les radios musicales "respectent scrupuleusement ou dépassent même leurs engagements (...) comme en attestent les rapports de contrôle du CSA et de l'Observatoire de la diversité musicale", affirment dans un communiqué commun Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Rire et Chansons, RFM, RTL2 et Virgin Radio.  

"En vérité, c'est l'industrie musicale qui semble délaisser les artistes francophones", estiment ces radios qui affirment qu'entre 1999 et 2009 le nombre d'artistes francophones commercialisés a "chuté de 49%".

 "L'offre de nouveaux talents et nouvelles productions de langue française s'est dramatiquement tarie", dénoncent les radios, qui jugent que respecter un quota de 40% de diffusion de chansons d'expression francophone "s'avère de plus en plus difficile".

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Vos réactions

Portrait de Ticia Mallory
30/janvier/2011 - 23h11

tout a fait d'accord avec onlymedia ;)
Il y a une reelle hypocrisie de la part des maisons de disques et surtout des radios qui se disent locales mais qui au final ne diffusent que des chansons multidiffusées à la télé et autres...

Réveillez vous un peu ce n'est pas parce qu'un artiste n'est pas signé en maison de disque qu'il ne vaut pas le coup d'etre diffusé sur les ondes !

Portrait de Hit Girl the best
29/janvier/2011 - 21h59

Disons aussi qu'il n'y a plus de bonnes chansons françaises :(

Portrait de onlymedia
28/janvier/2011 - 01h56

voici un faux débat que certaines grandes radios nationaux et locaux voudraient pointer du doigt sur l'absence d'implication des labels pour les artistes francophones, en réalités, les radios mentent, en particulier les radios locaux, en effet dans toutes les régions de france à l'exception du réseau france bleu ne valorisent pas les artistes de la region ou les nouveaux talents

tous se rangent a une sorte de profession de foi dans laquelles les responsables d'antennes de ces radios affirment ce que le public veulent ce sont les tubes du top 50 et les valeurs surs de la chanson française d'ou les memes tubes des années 80, les valeurs comme johnny et christophé maé et pas d'autre, le pourcentage des nouveaux talents ne se limitent qu'a 1% si ils font leur entrée à ce meme top 50

certain(e)s artistent se voient contraint de se produire dans des festivales, concerts et autres moyens d'expression, et bien souvent, c'est le bouche a oreille qui permet à ces groupes d'avoir la reconnaissance de ces radios qui se décident à les diffuser afin de suivre les gouts du public, un exemple? le groupe sinsémillia avec tous les bonheurs du monde, que tout le monde a decouvert il y a quatre cinq ans, mais ce titre existait depuis plus de dix ans et aucune radio ne voulait les diffuser, sauf les radios associatives, d'ou je viens et je parle en connaisance de cause car je suis animateur radio

alors certains labels savent ce que font certaines radios locaux et reseaux nationales, on prefere miser sur des tubes de juin a septembre ou les artistes internationaux qui ne seront pas soumis aux caprices de ces medias

Portrait de Oursounet69
27/janvier/2011 - 20h40

Il ne s’agit pas d’un postulat : la connaissance de la chanson française que j’ai depuis plusieurs années et celle de rapports et d’études de syndicats et d’organisations professionnelles m’ont poussé aux conclusions suivantes.

Tout d’abord j’ai la conviction qu’on ne peut rien comprendre à ce qui se passe dans la chanson française si l’on ne tient pas compte avant tout de quelques données incontestables : d’après un rapport de la Société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) paru fin 2002, le nombre d’interprètes français qui sont passés sur les ondes, toutes radios confondues, entre 1996 et 2000 a été divisé par quatre !

Et, pour le quart restant, voici d’après une enquête du Figaro Entreprise du 10 janvier 2003 le nombre de passages radio des cinq premiers pour l’année 2002 :

- Jean-Jacques Goldman : 37 200 passages (plus de 100 par jour) ;

- Gérald de Palmas : 28 700 passages ;

- Pascal Obispo : 14 800 passages sur un titre ;

- Johnny Halliday : 12 900 passages ;

- Renaud et Axelle Red : 14 800 passages sur un titre.

Dans la même période, sur les cinquante titres les plus programmés, quarante-deux ont bénéficié de campagnes publicitaires des producteurs atteignant parfois plusieurs millions (en francs).

Le nombre de titres différents diffusés est passé en quatre ans de 56 300 à 24 400, soit une diminution de 60 %. Tous ces chiffres ont une signification : ils traduisent de façon éloquente la mainmise écrasante de cinq multinationales (1) du disque dans les domaines de la production de la diffusion et, en dernier lieu, de la distribution.

« Jamais, écrit l’Union des producteurs phonographiques indépendants (UFPI), le décalage n’a été aussi grand entre la diversité de la production phonographique et la frilosité des médias. »

Mais pour quelles raisons les radios mènent-elles cette politique ? Il y a bien sûr, en premier lieu, l’accélération des phénomènes de concentrations verticales (entente producteur-diffuseur), mais aussi une autre raison : plus les radios « matraquent » le même titre, plus elles font des « tubes ». Plus elles font des « tubes », plus elles ont d’écoute. Plus elles ont d’écoute, plus elles ont de « pub » et plus elles ont de « pub », plus elles font de profit.

C’est ainsi qu’un certain nombre d’artistes, soutenus par ces grands monopoles de production, envahissent les médias avec une telle force (et sans qu’ils soient responsables eux-mêmes de ce phénomène) qu’il n’y a plus de place pour les autres. La « libre entreprise » des marchés dans le domaine de la chanson conduit à un appauvrissement dramatique de la diversité culturelle : elle met en cause l’existence même de la liberté d’expression pour la très grande majorité des artistes français.

Mais je voudrais abandonner un instant l’univers des chiffres pour vous expliquer les motivations qui m’ont poussé, depuis deux ans, à intervenir sur ce sujet. C’est que j’ai découvert des artistes qui chantaient parfois depuis longtemps, des gens magnifiques, au talent remarquable, mais que le grand public ignore totalement car ils ne sont jamais passés régulièrement dans aucun média. J’ai déjà cité le nom de certains : Allain Leprest, Bernard Joyet, Christian Paccoud, Philippe Forcioli, Michel Arbatz, Michèle Bernard, mais il y en a des dizaines d’autres, tous pratiquant ce que j’appellerai la « Chanson de paroles » - du nom du festival de Barjac (2) - ou la chanson artisanale, tous victimes d’une injustice inacceptable.

Certains d’entre eux semblent avoir pris leur parti de cette situation. Alors ils œuvrent dans des petits lieux - cafés, restaurants, cabarets, festivals - en touchant un certain public qui les suit, mais qui, le plus souvent, ne leur permet pas de vivre dans des conditions acceptables, sans parler de la frustration éprouvée devant ce manque de reconnaissance.

Il leur arrive aussi d’être dans l’obligation de « passer le chapeau », retrouvant ainsi, dans les conditions d’exercice de leur métier, la situation du XIXe siècle ! Nous nous étions pourtant battus, avec mes amis du Syndicat français des auteurs, pendant des années, pour que les cachets minimaux, en particulier dans les médias, soient appliqués sans contestation. Il paraît qu’aujourd’hui, lorsqu’un artiste est assez téméraire pour oser demander la même chose, on le regarde comme s’il proférait des injures !

De cette situation il résulte que la nouvelle réglementation visant les intermittents est particulièrement injuste, car elle touche en premier les plus défavorisés d’entre eux. Il est juste de mentionner aussi que, même dans ces conditions, un certain nombre d’artistes arrivent malgré tout à atteindre une grande notoriété (souvent provisoire). Des exceptions qui confirment la règle.

Depuis deux ans, je suis donc intervenu à plusieurs reprises dans les médias pour alerter les responsables. L’ancien ministre de la culture, M. Jean-Jacques Aillagon, m’écrivait en mars 2003 : « Cette situation me préoccupe autant que vous. J’ai, à cet effet, engagé l’élaboration d’un code de bonne conduite entre les radios et les producteurs privés et la mise en place d’un observatoire de la diversité musicale... »

A l’heure actuelle, cet « observatoire » doit toujours être en train d’« observer », car j’attends encore le résultat de ces « observations ». Quant au « code de bonne conduite », il paraît que, sous l’égide du ministère de la culture, un projet d’accord - qui officialiserait la chose - aurait été rédigé, provoquant les réactions immédiates du Syndicat national des auteurs et des compositeurs (SNAC) et de l’Union nationale des auteurs et des compositeurs (UNAC) : « Nous sommes particulièrement choqués qu’un tel accord puisse être signé, entérinant ainsi des pratiques commerciales... que nous contestons absolument. » Il est significatif qu’aucun représentant des artistes, auteurs et interprètes ne participait à ces réunions. Et l’on en comprend les raisons puisqu’il s’agit du phénomène gravissime des ententes verticales entre les grandes industries de production de disques alliées à celles de la communication qui seraient autorisées et porteraient ainsi un coup mortel à la diversité culturelle !

Je n’entrerai pas ici dans le détail des mesures possibles pour remédier à la situation présente. Il en existe de nombreuses, proposées par les organisations professionnelles. Personnellement, je suis persuadé que les législateurs ou leurs représentants sont seuls capables d’établir les réglementations nécessaires pour assurer le pluralisme indispensable à l’exercice de notre démocratie.

Il y a eu à Paris, du 2 au 4 février 2003, une rencontre capitale de cent organisations culturelles internationales sur la nécessité de reconnaître la notion de diversité culturelle en France, mais aussi en Europe et dans tous les autres pays. Cette réunion fera date, car elle a montré que, sur le plan mondial, les professionnels réagissaient de manière très forte. Un comité de suivi a été mis en place, les réponses du ministre français de la culture et du président de la République, M. Jacques Chirac, ont été sans équivoque, totalement favorables à l’établissement, sur le plan légal international, d’une reconnaissance de cette diversité culturelle. C’est ainsi qu’à l’automne 2003 l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’est emparée du problème afin d’établir un texte qui, face aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pourrait servir de base légale. Il est réconfortant de voir cette mobilisation des gens de culture pour affirmer que les produits culturels ne sont pas que des marchandises et que la diversité culturelle est un des points fondamentaux des droits humains et de la liberté.

Encore faut-il qu’en France les pouvoirs publics prennent les mesures indispensables pour la rendre possible. Non seulement dans le domaine de la chanson mais aussi dans toute l’étendue du champ culturel. Et c’est là que se posent les questions fondamentales. Quelle est la volonté du ministre de la culture et de l’Etat de mettre un frein à l’appétit dévorant d’une poignée de sociétés multinationales des industries culturelles et de la communication ? Ne nous trouvons-nous pas devant une crise idéologique majeure entre la soumission ou la résistance au marché ? Donc politique.

Je crains qu’à l’heure actuelle la soumission soit plutôt de mise, réduisant à néant les intentions affirmées par nos dirigeants. Je suis persuadé qu’il appartient à la gauche de s’emparer de cette question et d’en faire un point phare de son programme futur.

Jean Ferrat dans "Le monde diplomatique" de Mai 2004

Portrait de Oursounet69
27/janvier/2011 - 20h34

Pour Nostalgie ça devrait être moins dur, ils n'ont qu'à se replonger dans les vynils, il y aura bien plus de choix que les pauvres CD vendus à la Fnac

Portrait de Oursounet69
27/janvier/2011 - 20h31

La langue française a fait son temps
Paraît qu'on n'arrête pas l'progrès
Que pour être vedette à présent
Il vaut mieux chanter en anglais
Et moi et moi pauvre de moi
Qui me tais depuis si longtemps
Faudrait qu'je fasse gaffe à tout ça
Que je m'reconvertisse à temps
J'ai pris la méthode assimil
My tailor in the pocket
Pour avoir l'air comme les débiles
D'arriver du Massachusetts
Pour être encore en haut d'l'affiche
Faudrait qu'je sussure en angliche
Si j'veux coller à mon époque
Il me faut braire en amerloque

[Refrain] :
Singing in the rain
Singing in the train
Singing my heart
Singing in the woods
Singing in the blood
It is not the tarte

S'il n'y a plus rien d'autre à faire
Pour échapper à la misère
Si c'est l'seul moyen ici-bas
D'intéresser les mass média
Si le français ou le breton
Si l'occitan ou l'auvergnat
Comme on m'le dit sur tous les tons
Le show-business il aime pas ça
Y a p't-êtr' quand même un avantage
A cette évolution sans frein
On pourra chanter sans entrave
Quand les gens n'y comprendront rien
Pour être encore en haut d'l'affiche
J'pourrai sussurer en angliche
Si je n'veux pas finir en loque
Je pourrai braire en amerloque

[Refrain]

J'entends les copains ricaner
Que j'ai plutôt l'accent manouche
Ils sont jaloux d'mon p'tit succès
Quand j'ai d'la bouillie plein la bouche
Grâce aux sondages indiscutables
Dans l'âme du français moyen
Il paraît que nos responsables
Savent tout du goût de chacun
Plaire à tout l'monde et à personne
C'est pas donné à n'importe qui
N'allez pas croire qu'ils s'en tamponnent
S'ils nous transforment en colonie
Pour être encore en haut d'l'affiche
J'commence à penser en angliche
Quand j'aurai le feeling ad hoc
Ça va faire mal en amerloque

[Refrain]

Ferrat 1980