
Un policier de la Brigade anticriminalité (BAC) a comparu devant le tribunal de Créteil pour violences sur des subordonnés dont des coups répétés de «taser», ce pistolet à impulsions électrique (PIE). Cet ancien chef de la BAC nuit de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), âgé de 43 ans, est poursuivi pour violence sur deux membres de son équipe, dont un avec usage ou menace d'une arme, suivie dans les deux cas d'une incapacité de travail supérieure à huit jours.
Les faits ont été commis en février 2020 pour l'un, entre décembre 2019 et février 2020 pour l'autre.
L'arme utilisée est un PIE qui, selon le guide d'utilisation du ministère de l'Intérieur, peut constituer une «réponse graduée et proportionnée à une situation de danger». Il ne s'agit pas d'une arme létale, car le pistolet n'est «ni conçu, ni destiné à tuer», mais il reste «une arme, dont il convient de ne pas sous-estimer la dangerosité».
Dans cette affaire, le PIE a été utilisé comme «un jeu» entre collègues. «Le claquement, ça surprenait, on était content. C'est un jeu qui n'est pas très malin, mais qui est pratiqué», explique le policier à la barre, en arguant qu'il avait à cœur d'entretenir «l'esprit de corps» de son unité, notamment par des «chahuts» dans ce genre.
«On aimait bien les parodies de films», explique-t-il aussi pour justifier la phrase «j'ai envie de te casser la gueule» lancée à la deuxième victime.
La procureure a pour sa part évoqué le «huis clos» de cette unité et souligné que le prévenu «avait une position syndicale non négligeable» et était «le supérieur» des victimes qu'il s'agissait «de ne pas se mettre à dos».
«On ne peut pas frapper, donner des coups de poing au point de marquer. Ça ne peut pas être un jeu et ça ne doit pas être considéré comme un jeu», a déclaré la procureure en insistant sur l'incapacité de travail supérieure à trente jours établie pour les deux victimes.
Pour sanctionner ces «faits graves» et rappeler «le besoin de confiance» dans les fonctionnaires de police, elle a requis deux ans d'emprisonnement avec sursis, l'interdiction pendant cinq ans de port d'armes soumises à autorisation et l'interdiction définitive d'exercer la profession de policier. Le prévenu a déjà été suspendu un mois à l'issue d'une enquête administrative et le conseil de discipline doit statuer sur son sort.
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