14/07/2021 07:16

Des centaines de journalistes se sont réunis en Géorgie pour rendre hommage à un caméraman mort après avoir été passé à tabac la semaine dernière par des militants d'extrême-droite

Des centaines de journalistes se sont réunis en Géorgie pour rendre hommage à un caméraman mort après avoir été passé à tabac la semaine dernière par des militants d'extrême-droite de ce pays du Caucase. Alexandre Lachkarava, 37 ans, a été retrouvé mort dans son lit dimanche, selon la chaîne Pirveli TV pour laquelle il travaillait. Il avait été frappé le 5 juillet en marge de manifestations contre la tenue d'une marche LGBTQ+ et souffrait de multiples fractures au visage.

Plus de 50 journalistes avaient été attaqués le même jour, alors que la marche initialement prévue dans les rues de la capitale, Tbilissi, avait finalement été annulée, par crainte pour la sécurité des participants.

La mort du journaliste a provoqué des manifestations de colère dans le pays, l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF) regrettant "un tournant calamiteux pour la liberté d'informer en Géorgie".

Mardi, une foule s'est rassemblée devant le domicile d'Alexandre Lachkarava à Tbilissi avant ses funérailles.

Son cercueil a ensuite été transporté sous les applaudissements à travers une haie d'honneur de journalistes qui avaient aligné leurs caméras pointant vers le sol, en signe de deuil. "Le gouvernement a toujours essayé d'étouffer la presse indépendante", a dénoncé Eka Michveladze, une journaliste de Pirveli TV, lors des funérailles retransmises à la télévision.

"Nous pleurons aujourd'hui la mort d'un collègue mais demain tout le monde saura la force de nos médias indépendants", a déclaré pour sa part Vakho Sanaia lors de la cérémonie, un reporter de la chaîne Formula TV.

Après le décès d'Alexandre Lachkarava, des milliers de Géorgiens ont manifesté pour demander la démission du Premier ministre Irakli Garibachvili. Ce dernier est la cible de critiques, tant de la part de l'opposition que de militants des droits humains, après avoir pris position contre la tenue de la marche LGBTQ+, l'estimant "inacceptable pour une large part de la société".

L'ONG RSF a pour sa part accusé le gouvernement de "passivité coupable" face à ces violences.

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