
Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent, décédé à l'âge de 78 ans, a dépoussiéré grand nombre de classiques et était un compagnon de route de la première heure de Patrice Chéreau. «Avec Ariane Mnouchkine et Patrice Chéreau, il représentait une génération théâtrale qui a ouvert au monde des classiques trop longtemps engoncés dans un immobilisme poussiéreux», a réagi l'ancien ministre de la Culture Jack Lang à l'annonce du décès survenu dans la nuit de mercredi à jeudi.
Atteint du Covid-19 au printemps, il avait été hospitalisé pour des AVC par la suite et sa santé s'est détériorée, jusqu'à sa mort dans sa maison à Mallemort, en Provence, selon sa famille. Avec Michel Bataillon et Jérôme Deschamps, Jean-Pierre Vincent a été un compagnon de la première heure de Patrice Chéreau, au club de théâtre du lycée Louis-Le-Grand en 1958. «On s’est mis à lire Brecht comme des fous, et Meyerhold, qui n'était pas encore traduit. Le théâtre français de l’époque était horrible, pour nous. Ces Marivaux joués avec l’accent du 7e arrondissement... On était méchants, on voulait bouffer le monde», confiait-il au Monde en 2018.
Il suit Chéreau au Théâtre de Gennevilliers puis au Théâtre de Sartrouville avant de se faire remarquer en 1968, notamment avec «La Noce chez les petits bourgeois» de Brecht, dont il montera plusieurs autres pièces. «Peu d'hommes ont été à ce point des visionnaires et des grands Monsieurs», a réagi dans un communiqué le Théâtre du Gymnase qui a accueilli nombre de ses pièces.
Cet homme à la moustache en brosse et aux petites lunettes rondes était un «maître du théâtre français, excellent pédagogue et brillant directeur d'acteurs», ajoute le théâtre.
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